Lors de son procès en appel ce lundi 8 mai 2023, Ousmane Sonko, opposant sénégalais, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour diffamation et injure publique. Il risque l’inéligibilité en cas de condamnation définitive.
En plus de sa condamnation, il devra payer 200 millions francs CFA comme dommages et intérêts tel que fixé en première instance. Cette condamnation est une conséquence sur l’éligibilité d’Ousmane Sonko pour la présidentielle prévue en février 2024. Ce lundi, l’accusé n’était pas présent. Ses avocats qui étaient absents au moment de la lecture du jugement, ont indiqué se concerter avant toute réaction. La partie civile, elle, s’est dite satisfaite, même si elle exigeait des dommages et intérêts beaucoup plus lourds, à hauteur de 29 milliards de francs CFA.
Le procureur général de la cour d’appel de Dakar avait requis deux ans de prison, dont une ferme, ainsi qu’un mandat d’arrêt contre Ousmane Sonko, l’un des principaux opposants au président Macky Sall. Il est inculpé pour « diffamation et injure » par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, suite à des propositions qu’il aurait tenus lors d’une conférence de presse en 2018.
L’ancienne Première ministre Aminata Touré dénonce un verdict « inique pour empêcher Ousmane Sonko d’être candidat ». De son côté, Déthié Fall, un des leaders de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, appelle à rester mobilisés contre ce qu’il qualifie de « tentatives du président Macky Sall d’écarter, encore, un candidat à la présidentielle ». Dans ce procès, comme à chaque audience qui concerne l’opposition, des mesures de sécurité ont été prises comme l’interdiction de circulaire pour les motos, aujourd’hui, à Dakar ou encore l’interdiction de vendre du carburant au détail jusqu’à la fin du mois.
Ousmane Sonko a dénoncé un complot pour l’écarter de la scène politique et rappelle sa « campagne à la désobéissance civique contre la justice ». L’homme politique est aussi accusé de viols dans un autre procès, dont la première audience doit se tenir le 16 mai prochain. Ousmane Sonko ne pourra être éligible pour présidentielle prochaine si son jugement est maintenu après recours en cassation.
Dans un contexte tendu, après des rassemblements ayant dégénéré, une manifestation est déjà prévue vendredi 12 mai par la plateforme « des forces vives de la nation F24 », notamment pour protester contre le troisième mandat de Macky Sall, mais aussi pour dénoncer « l’instrumentalisation de la justice pour éliminer les candidats ».
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