Le Sénégal est en crise suite au report de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette décision du président Macky Sall a déclenché des protestations à travers le pays, avec des voix s’élevant de la classe politique, de la société civile et de la communauté internationale. À Ziguinchor, dans le sud du pays, les enseignants de l’université Assane Seck se sont mobilisés pour exiger le respect du calendrier électoral, en rejoignant ainsi un mouvement national de revendication pour la démocratie et l’État de droit ce mercredi 14 février 2024.
Un rassemblement intitulé “Pour la démocratie et la restauration de l’État de droit” a eu lieu à l’université Assane Seck de Ziguinchor, à l’appel du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur qui a décrété une grève de 48 heures. Les enseignants, les étudiants et le personnel administratif se sont vêtus de rouge, couleur symbolique de contestation, pour exprimer leur désir de faire respecter le calendrier électoral.
Le professeur Benoît Tine, socio-criminologue, exprime son désarroi face à la situation actuelle du Sénégal, autrefois considéré comme un modèle de démocratie. « J’étais en colloque itinérant entre le Togo et le Bénin, et à chacune de ces étapes, c’était la même question : qu’est-il devenu, ce Sénégal, modèle de démocratie ? Je n’avais pas de réponse. Au contraire, je faisais tout pour raser les murs », confie le professeur Benoît Tine à RFI.
Des rumeurs circulent au sujet d’une amnistie qu’envisagerait le président Macky Sall pour calmer les tensions. Mais les manifestants restent sceptiques. Ils estiment que ce serait une façon d’effacer les nombreux dégâts causés par la crise politique dans le pays. En Conseil des ministres ce mercredi, le gouvernement sénégalais n’a pas abordé le sujet.
