La déclaration de Macky Sall mettant fin aux rumeurs d’une nouvelle ambition présidentielle a été accueillie avec satisfaction par le peuple sénégalais et au-delà. Cependant, certains observateurs appellent à la vigilance, soulignant les enjeux politiques en jeu et les précédents en matière de renoncement aux mandats présidentiels en Afrique.
Le président sénégalais, Macky Sall, a mis fin aux spéculations sur une possible candidature à un troisième mandat lors de son discours à la nation le lundi 3 juillet 2023. Cette annonce a été largement saluée par la population sénégalaise ainsi que par de nombreux observateurs internationaux. Cependant, certains experts de la scène politique africaine restent prudents quant aux véritables motivations derrière cette décision.
La stratégie politique de Macky Sall pourrait être dangereuse
Le militant panafricain Kemi Séba, réputé pour son engagement en faveur de la souveraineté africaine, a qualifié la décision de Macky Sall de « salutaire », alors qu’il a été « contraint de se retirer de la course aux présidentielles, compte tenu du climat sociopolitique sénégalais ». Toutefois, Kemi Seba invite à la « vigilance ».
« Il serait profondément naïf que de penser que suite à ce revirement du président en exercice, le courant souverainiste sénégalais a gagné. Il va y avoir malheureusement dans les mois à venir une recomposition spectaculaire du camp de l’opposition, et des tractations appuyées entre des opposants déclarés d’antan et le camp de Macky. Ceux qui étaient tous alliés hier contre l’hypothèse d’un 3ème mandat vont se retrouver adversaires à couteaux tirés, à la veille des élections, et Macky Sall va tout faire pour en tirer avantage. Vigilance donc, car malheureusement, la Françafrique n’a pas dit son dernier mot, bien au contraire, en ce moment même, elle se régénère », a écrit le panafricain sur Twitter, au lendemain de la déclaration de Macky Sall.
D’autres observateurs sceptiques ont regretté que Macky Sall n’ait pas remis en question la légalité d’une éventuelle troisième candidature lors de sa déclaration. Ils rappellent le cas de la Côte d’Ivoire, où le président Alassane Ouattara avait initialement annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, mais avait ensuite changé d’avis après le décès de son dauphin, l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. A l’époque, Ouattara avait évoqué « un cas de force majeure ».
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