Le tribunal de grande instance de Dakar a rendu son verdict ce jeudi 14 décembre en ordonnant la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales sénégalaises. Cette décision confirme une autre rendue par un juge de Ziguinchor en octobre, laquelle a été annulée par la Cour suprême, le 17 novembre 2023. Cette nouvelle décision judiciaire relance la candidature d’Ousmane Sonko, radié à la suite de sa condamnation à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse ». Cependant, des défis subsistent alors que la date limite pour déposer sa candidature et obtenir les parrainages est très proche.
La décision du tribunal constitue une opportunité cruciale pour l’opposant emprisonné de se présenter à la présidentielle de 2024. Elle a donc été accueillie par des scènes de joie parmi les partisans d’Ousmane Sonko réunis au tribunal de Dakar. Malgré la victoire judiciaire d’Ousmane Sonko, certains observateurs estiment que le ministère de l’Intérieur sénégalais peut une nouvelle fois refuser de lui délivrer les formulaires de parrainage. Mais l’un de ses avocats, Me Ciré Clédor Ly rassure. « Le code électoral est très clair. Lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée », a-t-il indiqué. Ousmane Sonko doit déposer sa candidature et recueillir les parrainages nécessaires d’ici le 26 décembre.
Alors qu’il anticipait sur l’inéligibilité de Sonko, le Pastef avait annoncé le 19 novembre dernier Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti, comme son candidat à la présidentielle prochaine en remplacement d’Ousmane Sonko. Suite à la décision de la réintégration de Sonko, on peut s’attendre à de nouveaux réaménagements.
Rappelons que les accusations supplémentaires qui ont conduit à son incarcération en juillet, notamment l’appel à l’insurrection et des chefs d’accusation liés au terrorisme, suscitent des préoccupations quant à la poursuite du processus électoral dans un climat politique tendu. Les partisans d’Ousmane Sonko dénoncent des manœuvres politiques destinées à le marginaliser.