Sénégal/« Je suis venu pour faire un bouclier autour de lui…» : quand la jeunesse décide d’assurer la sécurité de l’opposant Ousmane Sonko

Mardi 23 mai 2023, Ousmane Sonko est attendu au tribunal de Dakar dans le cadre de son procès pour des accusations de viols. Absent à la dernière audience, il dit avoir l’intention de se présenter au tribunal si toutes les dispositions sont prises par les autorités pour assurer sa sécurité. En attendant, ce sont ses partisans qui assurent la garde devant sa maison de Ziguinchor afin de le protéger et au besoin, empêcher son enlèvement par la police.

Autour de la maison d’Ousmane Sonko, principal opposant du président Macky Sall, les jeunes patrouillent et veillent nuit et jour. Dans un reportage publié sur le site de RFI, ils disent vouloir renforcer la sécurité de leur leader. À cet effet, toutes les rues du quartier de Nema qui mènent au domicile de l’opposant sont fermées à la circulation des voitures. Déjà à l’entrée du quartier, ils se sont servis d’un bus calciné pour barricader la voie. « C’est pour juste barricader tous les chemins qui mènent chez Ousmane Sonko, et on le protège », explique un membre du groupe de jeune sur RFI. Il ajoute que la jeunesse se soucie beaucoup pour Ousmane Sonko et qu’en décidant de monter la garde autour de ce dernier, c’est un signal qui est envoyé aux autorités sénégalaises. « On se sacrifie, on ne dort pas, on a l’habitude même de lui dire ces temps-ci que Ziguinchor n’est pas Cité Keur Gorgui ».

En effet, “Cité Keur Gorgui” est le quartier de Dakar où se situe le domicile de l’opposant que la police et la gendarmerie encerclent régulièrement. Mais à Ziguinchor, ce sera beaucoup plus compliqué pour les forces de sécurité. Les jeunes sont déterminés à aller jusqu’au bout pour assurer sa protection. Ils sont cagoulés la nuit à cet effet pour mener la garde. « On passe toute la nuit dehors parce que nous devons veiller aux alentours. Il y a des femmes qui sont là, elles préparent à manger, et tout. Je suis venu pour faire un bouclier autour de lui, même être tué pour ce projet, c’est vraiment quelque chose d’important », a laissé entendre Pape Mané Dièye qui a parcouru plus de 350 kilomètres du Nord pour venir à Ziguinchor.

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