En Conseil des ministres ce mercredi 28 février 2024, le gouvernement sénégalais a adopté une loi d’amnistie ; une initiative du Président Macky Sall visant à apaiser les esprits et à réconcilier la nation. Cette mesure découle d’une série de manifestations politiques qui ont secoué le pays après l’annonce du report de l’élection présidentielle.
Proposée dans le cadre d’un dialogue national initié par le Président Macky Sall, les 26 et 27 février, la loi d’amnistie vise à absoudre toute personne incarcérée des crimes et délits liés aux manifestations politiques survenues depuis 2021 à 2024. Cette période a été marquée par des arrestations massives, des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. Plusieurs personnes de l’opposition ont été arrêtées. L’objectif de cette loi, selon Macky Sall, est de tourner la page des violences et de rétablir l’unité nationale avant l’élection présidentielle. Cependant, avant de devenir effective, cette loi doit encore être adoptée par l’Assemblée Nationale. Aucune date n’est encore fixée pour le vote. La loi du Président ne fait pas l’unanimité.
Le dialogue national, bien que boycotté par une majorité des candidats retenus par le Conseil Constitutionnel, a abouti à des propositions significatives. Outre la loi d’amnistie, il a été question d’ouvrir une liste pour des candidatures supplémentaires et de maintenir Macky Sall à la présidence jusqu’à l’élection de son successeur. Ces mesures, censées préparer le terrain pour un scrutin présidentiel apaisé, ont été accueillies avec scepticisme par certaines personnalités de l’opposition qui y voient des manœuvres du Chef de l’État pour retarder l’élection.