Le président rwandais a mis plusieurs hauts gradés de l’armée rwandaise à la retraite la semaine dernière. Parmi eux, le général James Kabarébé, le chef de la garde présidentielle.
Il ne reste plus grand monde de l’élite militaire qui a accompagné Paul Kagamé dans sa quête du pouvoir au milieu des années 1990. Peu à peu, le l’homme fort de Kigali s’est débarrassé de presque toutes les grosses pointures de son armée. Le 30 août dernier, 12 généraux ont été contraints de prendre leur retraite. Un communiqué du palais présidentiel à Kigali indique que « le président a également approuvé la retraite de 83 officiers supérieurs, 06 officiers juniors, et 86 sous-officiers supérieurs, 678 fin de contrat et 160 congés médicaux ». Mais la plus grosse surprise sur la liste c’est le général James Kabarébé. Compagnon de longue date et fidèle parmi les fidèles de Paul Kagamé, le général Kabarébé était jusqu’à sa disgrâce, le chef de la garde présidentielle.
À 64 ans, James Kabarébé est une figure emblématique de l’armée rwandaise. Pendant plusieurs années, il a servi le président tant sur le plan politique que sur le plan militaire. Il fut l’aide de camp de Paul Kagamé pendant que celui-ci occupait les fonctions de vice-président entre 1994 et 2000. Pendant les premières années du régime Kagamé, James Kabarébé a été chef d’état-major de l’armée rwandaise avant d’être promus ministre de la Défense de 2010 à 2018. Fidèle aux côtés du chef de l’État, il a définitivement rejoint le cercle des hauts gradés les plus adoubés au sein de l’élite militaire. Sa mise à la retraite soulève donc de nombreuses questions au sein de l’opinion.
Pour plusieurs observateurs politiques, en se débarrassant de ces généraux qui l’ont trop côtoyé, Paul Kagame semble vouloir mettre son pouvoir à l’abri de la vague de révolutions de palais qui embrasent le continent. James Kabarébé maîtrise tous les rouages du pouvoir de Kagame et surtout le dispositif de sécurité autour de lui. Il était d’ailleurs son conseiller spécial à la sécurité et à la défense depuis 2019. Le général James Kabarébé, que les Rwandais surnomment le “tombeur de Mobutu” était également un grand allié de l’ancien président Congolais Laurent Désiré Kabila qu’il aida à renverser le régime de Mobutu.