Le principal opposant au régime de Vladimir Poutine n’est visiblement pas au bout de ses peines. Alors qu’il purge déjà plusieurs peines (11 ans au total) en prison, il a écopé d’une nouvelle condamnation ce vendredi 04 août 2023. Il est accusé d’avoir créé et diriger une Fondation de lutte contre la corruption que le pouvoir qualifie d’organisation « extrémiste ». Ce qui lui vaut la condamnation à 19 ans d’emprisonnement ferme. Une peine qu’il devra purger dans une colonie pénitentiaire réservée aux grands criminels.
L’annonce de la nouvelle peine de l’opposant a été faite par sa porte-parole, Kira Iarmych. « Alexeï Navalny a écopé de 19 ans de régime spécial », a-t-elle écrit sur Twitter ce vendredi. L’audience s’est déroulée dans une salle d’audience installée pour la circonstance dans l’enceinte de la colonie pénitentiaire IK-6, où l’opposant purge ses précédentes condamnations. La veille, sur les réseaux sociaux, Alexeï Navalny continuait d’appeler ses partisans à la résistance contre le régime totalitaire de Vladimir Poutine. « Je sais que, comme tous les prisonniers politiques, je purge une peine à perpétuité. Que l’on parle de ma vie, ou bien de celle de ce régime. 19 ans, un nombre sans importance pour moi, mais qui en a une pour vous. Ils veulent VOUS effrayer, mais ne perdez pas votre volonté de résister », a déclaré le prisonnier sur Facebook.
Cette nouvelle condamnation infligée à l’opposant russe a suscité une vague d’indignations à travers le monde. Elle est « inacceptable » et « arbitraire », selon le président du Conseil européen, Charles Michel. « Poutine ne craint rien de plus que ceux qui s’opposent à la guerre, à la corruption et défendent la démocratie, même depuis une cellule de prison. Il ne fera pas taire les voix critiques », a réagi la ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock.
En France, le Quai Dorsey dénonce « un acharnement judiciaire » et appelle à la libération d’Alexeï Navalny et des autres opposants politiques. Au États-Unis, un communiqué du département d’État parle d’une « conclusion injuste d’un procès injuste » et « condamne la nouvelle sentence judiciaire » infligée à l’opposant russe.
Aux Nations-Unies, la peine de 19 ans supplémentaires pour Nalvalny « suscite de nouvelles inquiétudes concernant le harcèlement judiciaire et l’instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques en Russie », a fait savoir le haut-commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk.