Révision constitutionnelle au Gabon : Le mandat présidentiel désormais renouvelable à volonté

Révision constitutionnelle au Gabon : Le mandat présidentiel désormais renouvelable à volonté

Finie la limitation des mandats politiques au Gabon. Le Parlement et le Sénat ont acté la révision de la constitution le jeudi 06 avril 2023. La nouvelle constitution qui attend d’être promulguée par le président de la République, Ali Bongo, apporte plusieurs nouveautés. Notamment en ce qui concerne la limitation et la durée des mandats.

Voici ce qui change

Désormais au Gabon, tous les mandats sont alignés sur une même durée avec l’instauration d’élections générales. Le septennat présidentiel cède place à un quinquennat. Les sénateurs aussi ne siégeront plus pendant six années. Le second tour de la présidentielle est supprimé. Le prochain président de la République sera élu dès le premier tour. Tout cela avait déjà fait l’objet de discussions lors des concertations politiques de février dernier entre le pouvoir et une partie de l’opposition.

Le nouveau texte constitutionnel a connu un large succès lors de son adoption. 178 députés et sénateurs ont voté pour, contre une minorité de 08 autres. Mais un parti de l’opposition rejette les nouvelles dispositions de la loi. « Pour nous, les choses ont été biaisées dès le départ. L’objectif qui permet d’éviter les lendemains électoraux de crise, c’est l’amélioration du système électoral. Cet aspect a été annihilé. Donc, nous ne voyons pas l’intérêt d’apporter une quelconque caution à ce qui s’est fait et décidée », a fait savoir sur RFI, Albertine Maganga Moussavou, députée de l’opposition qui a voté contre la réforme.

Du côté de la majorité, on défend bec et ongles une réforme consensuelle qui va revitaliser la démocratie gabonaise. « C’est un projet d’avant-garde pour le raffermissement de la démocratie et l’État de droit », explique le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Il pense que la nouvelle constitution comporte des « mesures importantes, qui conduiront à des lendemains électoraux apaisés », contrairement à ce qui s’est passé en 2016. C’est plutôt un moyen de conforter le chef de l’État dans son ambition de s’éterniser au pouvoir, rétorque le député de l’opposition Jean-Robert Goulongana.

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