Ce mardi 29 avril 2025, Amnesty International Bénin, au Bénin Royal Hôtel, a rendu publique son analyse de la situation des droits humains dans le monde et surtout au Bénin. Selon le Directeur Exécutif, Dieudonné Dagbéto, l’année 2024 aura été une année alarmante en matière de violation des droits de l’homme.
Sur le plan mondial, le Directeur Exécutif d’Amnesty International Bénin n’a pas hésité à qualifier la situation des droits humains d’’’alarmante’’ à travers le monde. Selon Dieudonné Dagbéto, ce constat s’articule autour de trois (3) points fondamentaux : la montée en puissance des pratiques autoritaires et la répression violente de la dissidence dans de nombreux pays ; l’accentuation des reculs mondiaux en matière de droits humains, particulièrement marquée au terme des 100 premiers jours du nouveau mandat de Donald Trump et l’inaction généralisée face aux inégalités, au dérèglement climatique et aux transformations technologiques, menaçant les générations futures.
A en croire le conférencier, la prolifération des lois, politiques et pratiques autoritaires ciblant la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique a joué un rôle central dans la déferlante mondiale contre les droits humains.
« Sur tous les continents, des gouvernements ont tenté d’échapper à l’obligation de rendre des comptes, d’asseoir leur pouvoir et d’instiller la peur en interdisant des organes de presse, en démantelant ou en suspendant des ONG et des partis politiques, en emprisonnant des opposants (es) sur la base d’accusations infondées de “terrorisme” ou d’” extrémisme”, et en poursuivant en justice des défenseurs (es) des droits humains, des militants (es) pour le climat, des personnes manifestant leur solidarité avec Gaza et d’autres contestataires », a indiqué le Directeur Exécutif.
Le Bénin à la traîne !
Ce rapport ne saurait occulter le cas du Bénin. Evaluant la situation et l’état des droits humains au Bénin, il a fait noter qu’il y a « de l’arbitraire dans le respect des libertés et des droits civiques des Béninois, la restriction de la liberté d’expression et de réunion pacifique ». Le Rapport annuel 2024-2025 dénonce un rétrécissement de l’espace civique et des exactions en cours dans le pays. A ces violations, il a ajouté la situation des détenus dans les maisons d’arrêt surpeuplées au quadruple de leur capacité réelle. La détention jusqu’à ce jour de l’ex-Garde des Sceaux Reckya Madougou et du Professeur Joël Aïvo, malgré les avis du Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire, est une autre preuve flagrante des nombreuses violations des droits humains contenues dans ce rapport.C’est un tableau entièrement noir qu’a peint Amnesty International Bénin en ce qui concerne la situation du respect des droits humains dans le monde et au Bénin, au point où le constat risque de prendre la forme d’une alerte sur une crise mondiale des droits humains. Cette crise s’aggrave, selon Amnesty International Bénin, par ce qu’elle qualifie « d’effet Trump ». En effet, depuis son accession au pouvoir, le Président américain ne cesse de prendre des décrets aux conséquences destructrices.Selon le Directeur Exécutif d’Amnesty International Bénin, le Rapport 2024-2025 insiste néanmoins sur la possibilité d’agir face à cette dérive autoritaire et à l’affaiblissement du droit international.
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