Religion : un prêtre renvoyé du clergé catholique après avoir reconnu la paternité d’un enfant

Religion : un prête renvoyé du clergé catholique après avoir reconnu la paternité d'un enfant

L’abbé Wenceslas Munyeshyaka, curé d’une paroisse du Diocèse d’Évreux en France, n’est plus prêtre de l’Église catholique. Il est renvoyé de l’état clérical depuis mars 2023 par le Pape François, selon les informations rapportées par le journal “La Croix Africa”. Cette décision serait due au fait que le religieux ait reconnu être le père d’un enfant né en 2010.

C’est à travers un communiqué en date du mardi 2 mai 2023 que Mgr Christian Nourrichard, évêque d’Évreux, a publié l’information. Il explique que le pape François a acté le renvoi du prêtre par un décret signé le 23 mars. Il précise que Wenceslas Munyeshyaka est « dispensé de toutes les obligations découlant de l’ordination sacrée, perd automatiquement tous les droits propres à l’état clérical, est exclu de l’exercice du ministère sacré et ne peut pas fonctionner comme lecteur ou acolyte ni distribuer la communion nulle part. Il doit éviter les lieux où son statut antérieur est connu ». Puis, il ajoute qu’il s’agit d’une « décision suprême et sans appel qui n’est susceptible d’aucun recours ».

Quant aux faits ayant conduit à cette décision, la source parle d’une « reconnaissance de paternité sur un fils né en juillet 2010, d’une liaison qu’il a entretenue à Gisors ». En effet, on reproche au prêtre déchu d’avoir assumé la paternité d’un enfant en déclarant dans les registres d’état civil qu’il en est le père. Nous sommes en face donc de « la conclusion d’un dossier en cours » et pour lequel le père Wenceslas Munyeshyaka avait été suspendu depuis le 03 décembre 2021, a indiqué Mgr Christian Nourrichard pour éviter tout amalgame avec le passé de cet abbé relatif à son implication dans le génocide rwandais.

Sur ce sujet, “La Croix Africa” fait savoir que Wenceslas Munyeshyaka est d’origine rwandaise et aurait pris une part active dans le génocide des tutsi qui a eu lieu dans le pays. Ce magazine de l’Église catholique le qualifie même de « prêtre ambigu » et fait savoir qu’il a fait l’objet de plaintes pour viols sur des femmes pendant le génocide. Maître Gilles Paruelle, l’avocat des plaignantes aurait déclaré ceci à son sujet : « Il célébrait la messe avec son pistolet à la ceinture, il usait d’un vocabulaire très désagréable à l’encontre des Tutsis et avec les Interahamwe (milice génocidaire, NDLR), il apparaissait trop complaisant ».

En 2015 juges du pôle génocide du tribunal de grande instance (TGI) de Paris ont prononcé un non-lieu qui a été validé par la Cour de cassation en 2019. Depuis ce temps, l’Église catholique ne s’était pas prononcé officiellement sur les accusations de génocide et de viol porté contre Wenceslas Munyeshyaka. Seule sa paternité avérée aura touché la sensibilité du souverain pontife qui décide de le bannir de son église.

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