Lors de son sommet ordinaire ce dimanche 15 décembre 2024, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a officialisé la décision de retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger réunis au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), bien que cette sortie soit accompagnée d’une période de transition et d’un espoir de réconciliation.
Depuis janvier 2024, les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé leur intention de quitter la CEDEAO, à la suite des sanctions économiques imposées par l’organisation après leurs coups d’État respectifs. Ces pays ont exprimé leur mécontentement envers la CEDEAO, qu’ils jugent instrumentalisée par la France, et ont décidé d’enclencher un processus de retrait. Ce départ est d’autant plus marquant que ces trois nations, frappées par des crises sécuritaires profondes, cherchaient à rompre avec une organisation qui ne semblait pas résoudre leurs problèmes.
Un calendrier officiel pour la séparation
À cette demande, la Conférence de la CEDEAO a confirmé que le retrait des trois pays serait effectif à partir du 29 janvier 2025, conformément aux dispositions de l’article 91 du Traité révisé de 1993. Après cette date, la CEDEAO entamera les formalités administratives et légales de séparation.
Toutefois, la CEDEAO a décidé d’accorder une période de transition de six mois, du 29 janvier au 29 juillet 2025, pendant laquelle les portes de l’organisation resteront ouvertes pour les trois pays. Cela permettra de maintenir le dialogue et d’explorer des solutions permettant à ces nations de revenir dans le giron de la CEDEAO. Cette transition est perçue comme un dernier effort diplomatique pour éviter une désintégration totale du bloc régional. Les médiateurs désignés par la CEDEAO, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, continueront de travailler pour rétablir le dialogue et encourager un retour des trois pays dans l’organisation.
Les efforts diplomatiques en cours
Lors du sommet, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, a salué les efforts diplomatiques des chefs d’État impliqués dans la médiation. Il a souligné que bien que la décision de retrait des trois pays soit « décourageante », elle n’était pas définitive tant que la période de transition était en place.
Mais, les régimes militaires des trois pays ont maintenu leur position « irréversible » de quitter l’organisation, et leur absence à ce sommet témoigne de leur détermination à poursuivre sur cette voie. Les discussions devraient se poursuivre au cours des prochains mois, notamment avec la convocation d’une session extraordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO prévue pour le deuxième trimestre 2025 afin d’adopter un plan de contingence couvrant les relations futures entre la CEDEAO et l’AES.
Le retrait des trois pays de la CEDEAO est un événement majeur dans l’histoire de l’organisation, mais la période de transition offre encore une fenêtre d’opportunité pour une réconciliation. Cependant, la situation reste incertaine, et il faudra attendre la fin de la période de transition, en juillet 2025, pour savoir si les tensions seront apaisées ou si la rupture sera consommée.