La nouvelle loi sur la presse remplace celle de 1996, jugée trop caduque et répressive envers les journalistes. Entrée en vigueur depuis le 04 avril 2023, elle consacre la dépénalisation des « atteintes par voie de presse ».
L’adoption du nouveau texte est vue comme soulagement pour les journalistes congolais. Toute personne qui se sentirait désormais diffamée ou attaquée par des productions de presse ne sera plus en mesure de recourir au code pénal pour demander réparation. La publication d’un droit de réponse ou de rectification sera largement suffisante comme réparation des préjudices subis. « Aujourd’hui, la personne qui se sent lésée par un article de presse à la pleine possibilité de rédiger un droit de réponse, de faire une mise au point qu’il va envoyer à la rédaction et le journal a l’obligation de diffuser ce droit de réponse », détaille Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de Journalistes en danger (JED), une organisation qui défend la liberté de la presse en RDC.
La nouvelle législation sur la presse facilite également l’accès des journalistes aux sources publiques d’informations. A ce titre, le texte fait obligation aux détenteurs de l’information publique de la mettre à disposition d’un journaliste qui le demande sous peine de sanctions. Entrée en vigueur à quelques mois de l’élection présidentielle, la nouvelle loi protège le journaliste et lui permet « d’accéder à toutes les informations, y compris les informations qui concernent les élections, et de protéger ses sources. Nous pensons qu’il s’agit d’une aubaine plutôt que d’une crainte par rapport au contexte dans lequel on va se retrouver bientôt », ajoute le Secrétaire Général de Journalistes en danger (JED).
Par ailleurs, il y aura un léger assainissement de la corporation. Un décret sera adopté très prochainement par le Premier ministre pour définir le statut du journaliste. C’est ce dernier texte qui déterminera les conditions légales à remplir pour avoir accès à la carte de presse en RDC.