Les suscitations tous azimuts de candidatures et la récente démission d’un membre du gouvernement font réagir depuis quelques semaines certains observateurs de l’actualité politique béninoise. L’un d’entre eux, Wilfried Padonou, déclare que la réforme du système partisan mise en œuvre par le gouvernement du président Patrice Talon est un échec. Reçu en entretien sur la télévision en ligne Bénin Reporter Monde, il a exposé quelques faiblesses de la réforme qui divise aujourd’hui la mouvance au pouvoir.
La réforme du système partisan prévoit la formation de grands partis qui animent la vie politique et sont en mesure de conquérir et exercer le pouvoir. Mais Wilfried Padonou estime que, dans sa mise en œuvre, la réforme force un peu trop la main aux différents mouvements politiques qui existaient. La plupart des partis qui en sont issus se sont constitués par contraintes pour les acteurs politiques. De même, l’opportunité n’est pas laissée aux militants de faire leurs propres expériences de démocratie en désignant leurs responsables eux-mêmes. La conséquence est qu’aucun des partis politiques n’exerce le pouvoir comme cela se devait. Ils ne sont pas consultés avant la nomination des membres du gouvernement dont la désignation est jusque-là du bon vouloir du Chef de l’Etat.
Par ailleurs, l’absence de démocratie à la base et de la reconnaissance du militantisme a également contribué à saper la réforme. « Pendant 7 ans, les partis politiques n’ont pas eu la liberté de choisir quoi que ce soit. Ça leur vient et on leur explique que c’est ce qu’ils doivent faire », déclare Wilfried Padonou. L’analyste dénonce le fait que, lors des dernières élections législatives, des gens qui n’ont jamais été militants soient parachutés têtes de liste au détriment de vrais militants laissés sur le carreau.
Wilfried Padonou qui faisait partie des soutiens indéfectibles du président Talon, a commencé à prendre ses distances avec la Rupture en raison de la mainmise des dirigeants sur les partis politiques qui les empêche de jouer convenablement leur rôle. Il reproche surtout au système l’absence des débats d’idées, avec pour exemple, le lynchage médiatique dont a fait objet l’ancien ministre Oswald Homéky pour s’être publiquement montré favorable à une éventuelle candidature d’Olivier Boko en 2026.
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