19 septembre 2024

Référendum au Mali : approbation controversée de la nouvelle Constitution proposée par la junte militaire

Le projet de nouvelle Constitution proposé par la junte dirigée par Assimi Goïta a été approuvée avec 97 % des voix selon les résultats provisoire du référendum. Cependant, des observateurs et opposants à la réforme soulignent des incidents et des irrégularités lors du contrôle, ainsi que des inquiétudes quant aux intentions de la junte quant à la consolidation de son pouvoir.

Le référendum organisé le 18 juin au Mali pour ramener l’opinion des citoyens sur la nouvelle Constitution a donné lieu à un résultat marqué par une approbation nette du projet de la junte militaire. Selon les résultats provisoires délivrés par l’autorité électorale, 97 % des voix se sont prononcées en faveur du nouveau texte. Néanmoins, ces résultats sont contestés en raison de nombreux incidents et irrégularités qui ont entaché le déroulement. Selon les observateurs, dans plusieurs localités du Centre et du Nord du pays, le vote a été entravé, soit en raison de la crainte des attaques djihadistes, soit en raison de désaccords politiques. Ces obstacles ont limité la participation, qui s’élève finalement à seulement 39,40% de l’électorat.

Les partisans des militaires ont déterminé cette nouvelle Constitution comme un élément essentiel de la refondation du pays, qui fait face à une propagation jihadiste et à une crise multidimensionnelle. Toutefois, les détracteurs du projet affirment que la Constitution est conçue pour maintenir le pouvoir militaire au-delà de l’élection présidentielle prévue en février 2024, en dépit de leur engagement initial de céder le pouvoir aux civils après les élections. En effet, dans la nouvelle constitution, c’est le président qui « détermine la politique de la Nation ». Or, dans la Constitution de 1992, c’est le gouvernement qui le fait. Aussi, c’est désormais le président qui nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. « Le gouvernement est responsable devant le président », et non plus devant l’Assemblée.

Alors que le Mali fait face à des défis complexes, tels que la menace djihadiste et les problèmes socioéconomiques, il est crucial que le processus démocratique soit respecté.

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