Quel drôle d’équipe nationale, ces Écureuils-guépards !

Quel drôle d'équipe nationale, ces Écureuils-guépards !

L’éditorial d’Arimi Choubadé

Planter 2 buts à l’orgue nigérian pour en encaisser qu’un seul ! Historique, génial, exceptionnel, formidable ! La probabilité d’une victoire des Écureuils-Guépards sur les Supers Eagles c’est “une fois tous les 64 ans”. Rendez-vous donc en 2088 pour une prochaine victoire du Bénin sur le Nigeria en compétition officielle des équipes A ? Pour l’heure, l’héroïque prestation du 11 juin 2024 au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan ne modifie en rien le “famélique” palmarès du foot béninois : 4 Can sur les 34 éditions, absence lors des deux dernières éditions dont celle de janvier-février 2024 en Côte d’Ivoire justement et jamais présent à un mondial chez les seniors (un mondial junior en 2005 aux Pays-Bas). Il a fallu l’après Can pour que la nouvelle ère prenne corps peu à peu pour un nul en amical contre le vainqueur en titre, la Côte d’Ivoire puis une victoire sur le vice-champion en titre, le Nigeria en éliminatoires de la coupe du monde 2026. Dommage si l’indicible se charge déjà de magnifier le stade Félix Houphouët-Boigny, présumé porteur de chance. Une injure pour des garçons qui ont pourtant acquis les 3 points par le talent pur et l’effort.

Comme si l’équipe béninoise est faite pour jouer hors de ses propres installations avant de gagner. On veut justifier pourquoi les étudiants, les ouvriers, les commerçants, les femmes, les travailleurs béninois ne peuvent pas communier avec les joueurs sur des stades sur le territoire national comme cela se fait partout. Aucun patriotisme ne justifie de se ruiner pour aller suivre un match de l’équipe nationale à l’extérieur du pays pour des matchs censés se jouer à domicile. Cette première expédition sur la Côte d’Ivoire s’est déroulée dans une atmosphère affligeante pour tout Béninois. Les joueurs n’ont pu compter que sur une poignée de béninois vivants à Abidjan en soutien à la légion squelettique venue du pays. Même le Rwanda venu de beaucoup plus loin a fait mieux. Il a fallu le second match pour que la chorale de la fédération qui tient lieu de club de supporters prennent la place de la sono du stade. Triste !

Comble de l’humiliation pour le journaliste Béninois en salle de conférence de presse. Sur les deux matchs, on ne peut compter difficilement sur un seul organe de presse venu de Cotonou en dehors de la chaîne de télévision nationale et dans une moindre mesure de Olofofo.info qui traite abondamment de l’actualité béninoise sans être de droit béninois. Contrairement aux adversaires du Bénin, les rwandais et notamment les Nigérians qui ont vraiment occupé l’espace réservé à la presse bien que le Bénin soit l’hôte de l’événement.

Sur un plan purement sportif, les deux victoires d’affilée à Abidjan, c’est encore une fois l’’arbre qui cache la forêt à l’instar de la qualification à un ¼ de finale de Can en 2019 qui nous a coûté, juste après, 2 absences consécutives à la phase finale de Can au Cameroun en 2022 puis en Côte d’Ivoire en 2024 et peut-être … au Maroc en 2025.

Au Bénin, le foot continue à se faire par diktat gouvernemental. Les dirigeants de clubs pourtant chevilles ouvrières de l’animation de la discipline partout ailleurs demeurent dans la. À quoi cela sert-il d’avoir des centres de formation de jeunes, des équipes nationales de catégories d’âge sans les clubs chargés d’utiliser les joueurs à plein temps, entre deux sélections. Même des stades se construisent sans une implication directe des clubs supposés être les premiers utilisateurs.

Le débat sur la place des clubs dans le football béninois est entier et attend d’être déballé

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