Procès de Steve Amoussou : une audience éclair au cœur d’une affaire controversée

Très attendu, le procès de Steve Amoussou s’est ouvert ce lundi 7 octobre 2024, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Habillé d’une chemise blanche, accompagné d’un gilet de prisonnier et d’un pantalon noir, il a fait son entrée dans la salle d’audience vers 8h, escorté par trois policiers.

À première vue, l’accusé semblait mieux soigné que lors de sa précédente comparution, avec une barbe très soignée, contrastant avec son apparence plus négligée du 3 septembre dernier.

L’audience a débuté peu après 10h, avec le président de la cour posant des questions d’usage concernant son identité. Steve Zountidé Amoussou a confirmé son nom et s’est présenté comme conférencier de profession. Il a ensuite plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés.

Cette première audience s’inscrit dans le cadre de l’affaire dite “Frère Hounvi”, dans laquelle Steve Amoussou est accusé de harcèlement par voie électronique, de publication de fausses nouvelles et de provocation directe à la rébellion.

Cependant, l’audience a rapidement pris une tournure inattendue lorsque l’un de ses avocats, Maître Aboubakar Baparapé, a demandé que le dossier soit mis de côté. Malgré l’insistance de la défense, le juge a décidé de renvoyer l’affaire au 18 novembre 2024 pour la poursuite des débats.

« Nous, on n’a pas demandé le renvoi. On a demandé de mettre le dossier de côté en attendant qu’il prenne ceux des anciens… Si on demande que le dossier soit mis de côté, c’est pour nous permettre au moins de le consulter… C’est le droit d’un avocat de consulter un dossier pour pouvoir mieux affûter ses armes. On n’a pas eu la possibilité de le consulter. Donc, c’est une demande, et elle n’a pas été acceptée. Il a procédé au renvoi, c’est son droit », a confié Me Aboubakar Baparapé à sa sortie de l’audience.

Les enjeux politiques entourant cette affaire sont palpables, et ce renvoi pourrait être perçu comme une manœuvre pour gagner du temps dans une procédure déjà contestée. Cela ne fait que renforcer les interrogations sur les motivations derrière cette affaire et sur les implications potentielles dans le paysage politique actuel. « Il s’agit ici de la liberté. Si votre client est retourné en prison sans que vous n’ayez la possibilité de demander une liberté provisoire, ça fait froid au dos. Ce n’est pas un dossier simple qu’on pouvait vider aujourd’hui. Chacun essaie de jouer sur les nerfs de l’autre », a évoqué Me Aboubakar Baparapé.

Accusé d’être le « frère Hounvi », Steve Amoussou a été placé en détention depuis le 20 août 2024 et son procès tarde à connaître un dénouement.

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