Procès de Steve Amoussou : Un cas complexe entre accusations et illégalité des procédures

Ce lundi 7 octobre 2024 s’ouvre à Cotonou le procès de la très médiatisée affaire Steve Amoussou, du nom de ce jeune homme béninois au cœur d’une affaire aussi troublante que complexe. Accusé d’escroquerie et de harcèlement par voie électronique, de publication de fausses nouvelles et de provocation directe à la rébellion, son cas soulève de nombreuses interrogations, notamment sur la légitimité des procédures qui ont conduit à son arrestation.

À ce procès, deux procédures seront examinées. La première concerne des accusations selon lesquelles Steve Amoussou aurait escroqué une somme de 10 millions de FCFA à un certain Marcellin Ayi, un ressortissant béninois vivant prétendument en Indonésie et dont on ne sait rien d’autre que ce que l’accusation en dit. La seconde questionnera l’identité de Steve Amoussou. Le jeune homme est soupçonné d’être le “Frère Hounvi”, un célèbre chroniqueur et activiste politique qui pendant plus de 5 ans, a arrosé l’opinion publique béninoise de scandales et de confidences déroutantes sur le régime de Patrice Talon.

Kidnappé pour la prison

Steve Amoussou, dont le parcours a été marqué par un kidnapping controversé, avait été remis aux autorités dans le cadre d’une procédure jugée illégale. Ce fait a déclenché une onde de choc au Bénin, où les défenseurs des droits humains et les garanties judiciaires sont au cœur des préoccupations des citoyens et des observateurs internationaux.

Alors que le Togo a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de ses ravisseurs, la situation se complique encore davantage. Deux des accusés, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, ont été reconnus coupables par la justice béninoise et condamnés à 24 mois de prison, dont 12 mois fermes. Cependant, leur lieu de détention reste inconnu, suscitant suspicion et l’indignation. Il y a quelques semaines, les députés du parti Les Démocrates, ont interpellé le gouvernement sur l’opacité qui entoure l’exécution de la peine prononcée à l’encontre des kidnappeurs. La principale personne mise en cause dans ce kidnapping, Ouanilo Mèdégan Fagla, directeur du Centre national d’investigations numériques, a été relaxé alors qu’il n’était même pas poursuivi par la justice béninoise. Une décision qui a créé un certain malaise au sein de l’opinion publique. Ce verdict soulève des questions sur l’impartialité de la justice et sur la protection des droits fondamentaux au Bénin.

Verdict du 3 septembre : entre illusions et zones d’ombre

Si la décision de justice rendue le 3 septembre dernier a été interprétée par certains médias comme une victoire pour le jeune Steve Amoussou, des informations recueillies par nos sources suggèrent que cette célébration serait en réalité trompeuse et teintée de manipulations politiques.

Selon ces mêmes sources, la famille Ouanillo aurait fêté cette décision avec des assurances émises directement par le chef de l’État. Ce soutien présumé soulève des questions sur l’impartialité de la justice et sur les influences politiques pouvant peser sur le déroulement de l’affaire.

Les révélations ne s’arrêtent pas là. Jimmy Gandaho, membre d’un club de MMA, et Géraud Gbaguidi, promoteur de la plateforme en ligne Tokpa-Tokpa, seraient en fait logés dans une villa, loin des conditions carcérales classiques. Ce traitement de faveur soulève des inquiétudes quant à la transparence des procédures judiciaires et à la protection des droits des citoyens.

Encore plus troublant, il semblerait que ces deux hommes, reconnus coupables dans le cadre du kidnapping de Steve Amoussou, auraient été recrutés au sein des services de renseignement béninois en guise de récompense. Une telle situation interroge profondément sur les véritables motivations et les intérêts en jeu dans cette affaire, ainsi que sur la capacité du système judiciaire à faire respecter l’État de droit.

« Et Quand il n’y a Plus Rien, C’est alors qu’il y a Dieu »

De son côté, la famille Amoussou attend avec impatience le jour du procès. Elle n’a cessé de compter les jours et de rappeler l’opinion publique à la vigilance. À travers une lettre ouverte publiée le 28 septembre 2024, elle soulève de nombreuses interrogations et pointe du doigt des irrégularités dans le traitement de ce dossier. Dans à cette épreuve, les proches de Steve Amoussou ne croient plus en un dénouement équitable. Ils ont décidé de se remettre à Dieu, pour ainsi témoigner de leur détresse face à une situation jugée injuste.

Le procès de Steve Amoussou qui s’ouvre ce jour devrait interpeler l’attention de tous et surtout celles des observateurs et les défenseurs des droits humains pour scruter chaque étape du déroulement judiciaire de cette affaire. Il est indéniable que ce cas pourrait avoir des implications majeures non seulement pour Steve Amoussou, mais aussi pour la confiance du public dans le système judiciaire béninois.

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