Prison de Missérété : Reckya Madougou dévoile les conditions de détention des peulhs

Le Ministre Reckya Madougou au bureau.

Les détenus peulhs de la prison civile prison de Missérété sont gardés dans des conditions de vie indignes de la personne humaine. C’est ce que fait savoir l’opposante Reckya Madougou, en prison. C’est à travers un message de dénonciation publié sur sa page Facebook, ce lundi 06 mars 2023. Elle attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur un certain nombre d’injustices auxquelles sont sujets ces prisonniers incarcérés pour des faits présumés de terrorisme.

Le texte est intitulé ” VOUS NE ME CONTRAINDREZ PAS À TAIRE LES INJUSTICES QUI ME PARVIENNENT ”. À travers plusieurs lignes, Reckya Madougou, prisonnière logée dans le même pénitencier, tente de décrire les souffrances de ses compatriotes peulhs. « Presqu’aucun de leurs droits n’est respecté en dehors de la ration alimentaire insuffisante », écrit-elle avant d’entrer dans de le vif du sujet.

Selon ses explications, l’effectif de ces détenus est compris entre 90 et 120. Ils sont entassés dans des bâtiments prévus pour accueillir une trentaine de prisonniers. Ils végètent ainsi dans ces lieux rendus malsains et dépourvus de toute hygiène. Par conséquent, ils sont exposés à des pathologies de toutes sortes. Cerise sur le gâteau, ils n’auraient même pas droit aux services des agents de santé de la maison d’arrêt de Missérété, à en croire l’auteure de la tribune. « Leur accès aux soins de santé à temps est quasi inexistant » et « dès lors, ils décèdent fréquemment, faute de soins, avant même d’être jugés », déplore la prisonnière politique ?

Sont aussi déplorés le non-respect de la dignité humaine et la violation du droit de tout citoyen de mieux préparer sa défense. Leur majorité ne dispose pas d’un avocat et certains n’ont jamais été présentés à un juge pendant plus de deux ans déjà passés en détention.

Reckya Madougou fait également constater que certains de ces détenus sont porteurs de handicaps mentaux, mais sont de jour en jour brimés sous prétexte qu’ils sont des terroristes. Quoi de plus pour pousser cette dernière à se poser la question suivante : « Comment des fous cliniquement constatés sont susceptibles d’ourdir des entreprises terroristes » ? De telles « injustices » à l’endroit des détenus issus de la communauté peulh doivent cesser, car elles ne favorisent pas la paix et la cohésion sociale, prévient Reckya Madougou.

« L’heure est plutôt à la promotion profonde et non-superficielle des actes de non-violence intercommunautaires sachant bien que de nombreux Peulhs se sont retrouvés en prison supposément pour terrorisme alors qu’ils ont été simplement victimes de manipulations nées de conflits communautaires séculaires », a-t-elle lancé à l’endroit du gouvernement pour finir.

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