19 septembre 2024

Prison civile de Missérété : Les femmes fouillées jusque dans leurs parties intimes lors des visites

Suite à la découverte d’un téléphone portable sur une femme de détenu en visite à la prison civile de Missérété, le régisseur Codjo Gaston Totohou aurait renforcé les pratiques de fouilles. On peut comprendre qu’il s’agit d’une décision visant le renforcement de la sécurité et le contrôle strict de tout ce qui entre dans la prison et en sort. Mais le problème est que les femmes sont les principales victimes de ces fouilles obscènes qui n’excluent aucune partie de leurs corps excessivement palpés. 

Un détenu en parle : « Depuis un moment, nous n’avons plus envie que nos femmes viennent nous voir en prison parce que le traitement qui leur est réservé est désastreux.  Elles doivent se mettre nues totalement, c’est-à-dire enlever jusqu’à leurs collants de dessous pour qu’on les fouille et palpe leurs seins. Elles doivent aussi retirer tout ce qu’elles portent sans exception. Je suis détenu depuis un long moment et je n’ai jamais vu de pareilles mesures pour nos visites.  Encore que, nous devons être fouillés par des policiers avant d’entrer dans la détention après les visites de nos femmes ».

Un autre corrobore ces dires : « Le régisseur a ordonné aux policières ce dimanche 15 septembre 2024 de fouiller nos femmes jusqu’à leur enlever le slip, filles comme adultes. Je suis dans ma 3e année et c’est la deuxième fois que ma femme est venue me rendre visite avec ma belle-mère. Et c’est le traitement qui leur a été fait. Ma femme refuse de me rendre visite à nouveau. Je ne suis pas la seule victime. Nombreux sont les parents qui sont en train de refuser désormais de venir à Missérété rendre visite aux leurs ». 

Les pensionnaires de la prison civile de Missérété peinent à comprendre les réelles intentions cachées derrière de tels actes. S’il s’agit simplement de sécurité, des fouilles avec minutie des détenus après les visites de leurs épouses suffiraient. Un prisonnier ajoute : « Nous ne savons pas ce que nos femmes peuvent trafiquer par le biais de leurs parties intimes pour qu’elles aient à subir ça. Elles viennent nous voir les larmes aux yeux après ça.  Les nourritures qu’elles amènent sont fouillées au point que nous perdons l’envie de manger. Mais n’ayant pas le choix, nous acceptons quand même puisque nous comprenons que ce sont des mesures pour éviter les trafics illicites. Mais qu’en est-il de nos femmes, leurs parties intimes ? »

Après s’être ainsi interrogé, l’homme qui a requis l’anonymat, soutient que c’est la première fois qu’il voit de telles choses en prison, lui qui a « connu plus de 10 régisseurs ». Il s’avère nécessaire au regard de ces faits que les prisons du Bénin soient dotées de scanners. La technologie ayant beaucoup évolué aujourd’hui, ces matériels peuvent participer plus efficacement aux contrôles tout en préservant la dignité des femmes et des hommes qui visitent les leurs en prison.

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