Prétendu Coup d’Etat au Bénin : une blague de Mario Metonou après une enquête

Le Procureur accusé de diffuser de fausses informations par la Côte d’Ivoire

Le 25 septembre 2024, dans un communiqué largement relayé par la presse, le Procureur de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), Mario Metonou, affirmait que l’ancien ministre de la Jeunesse, Oswald Homéky, et l’homme d’affaires Olivier Boko étaient impliqués dans une tentative de déstabilisation du régime béninois. Un élément clé de cette accusation reposait sur l’existence d’un compte bancaire supposément ouvert en Côte d’Ivoire au nom du colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, qui aurait servi à financer cette opération.
Toutefois, à peine 24 heures après la diffusion de ce communiqué, la NSIA Banque Côte d’Ivoire a publié un démenti formel, indiquant qu’aucun compte n’a jamais été ouvert au nom du colonel Tévoédjrè dans leurs registres. Cette révélation jette un sérieux doute sur les accusations du Procureur Metonou, soulevant des questions sur la rigueur de son enquête et sur la crédibilité des charges retenues contre les personnes accusées.
Une fausse information malgré l’enquête en cours
Dans son communiqué, Mario Metonou avait mentionné que les faits entourant l’affaire étaient encore en cours d’investigation. Néanmoins, malgré l’ouverture d’une enquête, il avait fait une déclaration publique affirmant avec certitude l’existence de ce compte bancaire en Côte d’Ivoire. Or, la vérification par la NSIA Banque a révélé que cette information était erronée. Ce manque de rigueur dans les déclarations du Procureur pourrait avoir des répercussions importantes sur la suite de cette affaire.
La NSIA Banque, dans son communiqué adressé à ses collaborateurs, a été claire : “aucun compte n’a été ouvert au nom ou pour le compte du mis en cause dans les livres de NSIA Banque Côte d’Ivoire”. L’institution bancaire a également saisi ses avocats pour envoyer un courrier au Procureur de la République du Bénin, demandant la rectification de cette information fausse et infondée.
Un incident qui soulève des doutes sur la crédibilité des accusations
Cette erreur du Procureur de la CRIET est loin d’être anodine. Elle pose la question de la solidité des preuves présentées contre Oswald Homéky et Olivier Boko, deux personnalités déjà fortement soupçonnées de préparer un coup d’État contre le gouvernement béninois. Le public se demande désormais si d’autres aspects de l’enquête sont également basés sur des informations erronées ou non vérifiées.
L’affaire prend désormais une tournure politique plus complexe. Alors que cette accusation de tentative de déstabilisation semblait pouvoir sceller le sort de Boko et Homéky, le démenti de la NSIA Banque et l’erreur flagrante du Procureur Metonou viennent affaiblir la crédibilité des charges retenues contre eux. Ces révélations pourraient non seulement décrédibiliser l’enquête, mais aussi renforcer les soupçons d’une manœuvre politique destinée à écarter des personnalités gênantes avant les élections présidentielles de 2026.
Une enquête entachée par la précipitation ?
L’annonce prématurée d’accusations aussi graves, sans une vérification approfondie, montre un manque de rigueur inquiétant de la part des autorités judiciaires béninoises. Il est d’autant plus surprenant qu’une institution judiciaire aussi importante que la CRIET puisse se retrouver dans une situation où elle diffuse des informations erronées sur un dossier aussi sensible.

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