Plusieurs partis politiques d’opposition de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est travaillent à unir leurs forces contre les virées dictatoriales de certains régimes sur le continent. Ils se sont réunis dans la capitale Kényane, ce vendredi 27 octobre 2023, pour des réflexions à cet effet.
Il s’agit des formations politiques de l’opposition venues, entre autres, du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Burundi, de la Gambie et du Sénégal. Ils sont menés par le Pastef, parti de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko et l’Alliance pour le changement et la transparence en Tanzanie. Leur principal objectif est d’ériger un pont solide entre les deux espaces sous-régionales afin de trouver des réponses appropriées aux déviances autoritaires de certains gouvernements africains. Une initiative prise en raison du recul démocratique dans la plupart des pays africains.
Cette première réunion de Nairobi qui s’est déroulée en prélude à la 77e session de la Commission des droits de l’homme de l’Union africaine à Arusha, est suscitée par la situation politique actuelle au Sénégal. « La plupart des régimes en Afrique utilisent le droit pour s’assurer que leur opposition ne puisse pas travailler ou se présenter aux élections. Nous voulons donc être la voix des partis d’opposition en Afrique. Nous aurions dû nous réunir bien plus tôt ; tout cela a été déclenché par la situation au Sénégal », explique Dorothy Semu, la vice-présidente de l’Alliance pour le changement et la transparence en Tanzanie.
L’exemple récent de la montée de l’arbitraire en Afrique a lieu au Sénégal avec l’opposant Ousmane Sonko radié des listes électorales alors qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2024. « Le parti Pastef a été interdit, alors que nous sommes en train d’aller aux élections. Le Sénégal a toujours été un pays stable politiquement. Mais aujourd’hui, nous sommes le pays exportateur de réfugiés politiques. C’est une honte », s’est indigné Yassine Fall, vice-présidente du Pastef. Et c’est surtout pour éviter le vacillement du Sénégal et d’autres pays dans le chaos que les partis d’opposition réunis à Nairobi ont décidé de mettre sur pied leur réseau. Ce réseau d’opposant entend bien se faire entendre auprès des États, mais aussi des grandes instances politiques du continent tels que l’Union Africaine. « On va développer un réseau de partis politiques de l’opposition à travers tout le continent, afin … que les droits politiques soient respectés », rassure déjà le président du Conseil national pour la liberté (CNL) au Burundi, Rwasa Agathon.