Parakou/Affaire Fayçal Ouorou : les griefs du DGPR contre les mis en cause

Soumaïla Yaya DGPN

L’incident survenu dans le 2e arrondissement de la commune de Parakou, dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024, à l’issue duquel le jeune étudiant Fayçal Ouorou a trouvé la mort suite à des sévices corporels, continue d’alimenter les débats. Après la sortie médiatique du Ministre de l’Intérieur Alassane Séidou, c’est au tour du Directeur Général de la Police Républicaine de monter au créneau, au détour d’une séance de sensibilisation et de recadrage des officiers du département du Borgou.

On est tenté d’affirmer que l’âme du jeune étudiant, nommé Samba Fayçal Gani Ouorou, froidement bastonné par des agents de la Police Républicaine du 2e arrondissement de Parakou en patrouille, réclame la justice ! Pour une fois, la Direction Générale de la Police Républicaine a admis publiquement l’incident ayant coûté la vie à ce jeune comme une bavure. « La police a failli à ce niveau, la police a commis une bavure intolérable et nous devons tout faire pour corriger les choses, pour éviter que ces choses ne se passent plus », a reconnu le Directeur Général de la Police Républicaine, Soumaïla Yaya, face aux officiers. Il est allé loin en qualifiant certains faits reprochés à ces agents de ‘’dissimulation de délit’’ et de ‘’recel du corps’’.

À en croire ses propos, des sanctions sévères seront prises contre les auteurs de cette bavure policière. Ces derniers pourraient être poursuivis pour meurtre ou homicide involontaire, selon l’évaluation des faits par la justice. « Ils risquent de lourdes peines et ne pourront plus, malheureusement, exercer comme agents de police après avoir purgé leurs peines. […] Ils sont actuellement déposés. Toutefois, la sanction disciplinaire étant indépendante de la sanction pénale, elle suit son cours. Ça peut aller à la radiation. Elle sera la plus sévère possible. Mais ce n’est pas à cause de cela que vous allez devenir laxistes ou faire le service minimum », a-t-il déclaré.

Toutefois, cette réaction de la hiérarchie ne doit pas empêcher les agents de la Police Républicaine d’être dévoués à leur mission régalienne. « Le service minimum est également sanctionné. Les commissaires ne doivent pas se servir de la situation comme prétexte pour ne pas faire leur travail, ou bien un service minimum ou s’abstenir d’accomplir leur mission. J’en appelle à votre sens de responsabilité. Chaque commissaire sera jugé sur la qualité de son service », a averti le Dgpr avant de les inviter à la rigueur dans le respect des textes.

Il faut rappeler que, dans cette affaire, onze personnes ont été interpellées et écoutées par le Procureur de la République du tribunal de Parakou. Parmi celles-ci, sept (7) prévenus dont le Commissaire de l’unité de police du 2e arrondissement, Bani Tiki, quatre agents de Police de 2e classe, un agent de Police et un Sous-brigadier de Police sont dans les mailles de la justice. Parmi ces agents, quatre (4) appartiennent à la Compagnie Mobile d’Intervention (Cmi). À ceux-ci, il faut ajouter un médecin réquisitionné certainement par le commissaire qui aurait délivré un faux certificat d’autopsie sur la mort du jeune étudiant, Samba Fayçal Gani Ouorou.

En attendant, les résultats de l’autopsie et des enquêtes effectuées par le Procureur sont toujours attendus par les parents de la victime et le peuple béninois.

Article précédent

Centrafrique : un jeune Béninois élevé au grade de Chevalier

Article suivant

Des logements sociaux ou des logements bourgeois ?

You might be interested in …

Urgent : concours d’entrée dans les lycées techniques : une décision du ministre de l’enseignement technique sème le désordre

Urgent : concours d’entrée dans les lycées techniques : une décision du ministre de l’enseignement technique sème le désordre

Vues : 384 Les titulaires du BEPC ont eu la désagréable surprise de constater qu’ils étaient désormais exclus de plusieurs filières techniques. Une décision incomprise jusqu’au niveau des directions départementales chargées de recevoir les dossiers […]