Dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, Patrice Talon, le journaliste béninois Zinsou Jérôme Fadonougbo se prononce sur la loi n°2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin, adoptée à l’Assemblée Nationale ce 13 mars 2025. Se faisant le défenseur du royaume de Wémè qui n’a pas été reconnu au nombre des 16 royaumes et 90 chefferies (supérieures et coutumières) recensés dans le nouveau texte organisant les chefferies traditionnelles au Bénin, il conte l’histoire de ce royaume, rappelant au passage et par exemple « le règne illustre du Roi Yahassa, qui a su défendre avec dignité, valeur, abnégation et courage l’intégrité de son royaume ». « Son engagement à repousser les incursions du royaume d’Abomey, ajoute-t-il, est un témoignage de la résistance et de la bravoure de notre peuple ». L’objectif poursuivi est de montrer la place qu’occupe ce royaume qui a su se forger un héritage qui, malheureusement, n’est pas reconnu. Via cette lettre ouverte, le journaliste Zinsou Jérôme Fadonougbo souhaite que le royaume de Wémè soit inscrit sur la liste des chefferies traditionnelles au Bénin et que son histoire soit perpétuée.
Lire, ci-dessous, l’entièreté de la lettre ouverte de Zinsou Jérôme Fadonougbo.
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE S.E.M PATRICE TALON.
Zinsou Jérôme FADONOUGBO / Journaliste
Tél : 0197785807 / 0164062048
E-mail : jeromezinsou@gmail.com
Réforme sur la chefferie traditionnelle au Bénin.
Monsieur le Président,
Je me permets de vous écrire au nom des descendants et des habitants du royaume de Wémè, une terre riche en histoire et en culture, dont l’importance dans le paysage traditionnel du Bénin mérite d’être reconnue et inscrite dans les annales de la chefferie traditionnelle de notre pays.
Avant tout, permettez-moi, Monsieur le Président, de saluer votre engagement à restaurer la dignité historique, culturelle et cultuelle de notre pays depuis votre élection à la tête de notre pays. Le retour des objets emportés par le colon d’art dans le patrimoine de notre pays est un exemple palpable.
La vallée de l’Ouémé, dont notre royaume est une partie intégrante, a été le théâtre d’événements marquants qui ont jalonné notre histoire collective. Parmi eux, le règne illustre du Roi Yahassa, qui a su défendre avec dignité, valeur, abnégation et courage l’intégrité de son royaume. Son engagement à repousser les incursions du royaume d’Abomey est un témoignage de la résistance et de la bravoure de notre peuple. Les batailles menées, jusqu’à la chute du Roi Kaba, illustrent non seulement l’importance stratégique du royaume de Wémè, mais également la richesse de son patrimoine historique.
Les vestiges et les reliques de notre passé sont encore présents, témoignant de la grandeur de notre héritage. Ainsi, il est essentiel que ces aspects de notre histoire soient reconnus et valorisés. Ils constituent un patrimoine commun pour l’ensemble des Béninois, qui doit être célébré et transmis aux générations futures.
Nous vous sollicitons, Monsieur le Président, pour que des initiatives soient mises en place afin d’intégrer le royaume de Wémè et son histoire dans les annales de la chefferie traditionnelle de notre pays, laquelle chefferie traditionnelle officiellement reconnue par l’État Béninois à traversa la loi votée à l’Assemblée nationale.
Monsieur le Président, nous formulons cette doléance afin que l’histoire du pays Wémè ne soit pas effacée de l’échiquier historique de notre pays. Notre souhait est que les jeunes générations puissent apprendre et s’approprier cette richesse de la vallée de l’Ouémé, et que les rites et traditions qui nous sont chers soient préservés et promus. La reconnaissance de notre histoire favorisera la cohésion sociale et la fierté nationale, tout en enrichissant le patrimoine culturel du Bénin.
Confiants dans votre engagement pour le développement inclusif et la valorisation de toutes les cultures du Bénin, nous espérons que vous porterez une attention particulière à la voix du royaume de Wémè.
Dans l’attente d’une réponse favorable à notre démarche, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre plus haute considération.