Ce mercredi 30 août 2023 au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), la Russie a bloqué une résolution visant à prolonger les sanctions imposées au Mali depuis 2017.
La résolution du conseil de sécurité prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mises en place en 2017 contre les autorités maliennes pour ‘’menace de l’accord de paix de 2015’’, et le mandat du comité d’experts chargés de les surveiller. Elle a obtenu 13 voix en faveur, une abstention (Chine) et une voix contre (Russie). La Russie était d’accord pour le prolongement des sanctions, mais seulement une dernière fois, et voulait principalement dissoudre le comité d’experts dont elle conteste d’ailleurs avec le Mali ‘’l’objectivité’’. Mais son avis en ce sens a été rejeté, avec une voix pour, une contre et 13 abstentions.
Lesdites sanctions contre le Mali concernaient huit personnes, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de paix de 2015 accusés de le mettre en péril. Le gouvernement malien de l’époque les avait réclamé, mais les militaires venus au pouvoir, réclament leur levée. « La raison à l’origine de la demande malienne de mettre en place ce mécanisme a cessé d’exister », avait déclaré le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, en précisant que les « belligérances entre les mouvements signataires » avaient « pris fin ».
Quelles sont les motivations de la Russie?
La Russie a été impliquée dans une série d’initiatives diplomatiques et militaires sur le continent africain, cherchant à élargir également son influence dans la région. Le veto contre la prolongation des sanctions au Mali peut être interprété comme une tentative de Moscou de se poser en contrepoids aux puissances occidentales, en particulier la France, traditionnellement influente en Afrique de l’Ouest. Il se peut également que la Russie cherche à établir un partenariat plus étroit avec les autorités maliennes, dans le cadre de ses ambitions géostratégiques plus larges.