Nigeria : Aliko Dangoté accusé de siphonnage de la banque centrale nigériane

Nigeria : Aliko Dangoté accusé de siphonnage de la banque centrale nigériane

Un avocat militant des droits sociaux a fait parvenir la semaine dernière au président Bola Tinubu, une pétition de plusieurs milliers de signatures, contre le richissime homme d’affaires, Aliko Dangoté. La plainte de Me Ahmed Fahan indique que Dangote a «outrageusement violé » les directives de la banque centrale nigériane (CBN) en matière de devises, et ce, pendant plusieurs années. Ce document, qui date du 18 août 2023, était accompagné d’une lettre adressée au président nigérian avec la mention : “comment Dangote a emprunté 3,4 milliards de dollars par l’intermédiaire de la CBN en utilisant le formulaire A”. «Il est étonnant, insiste l’avocat, de constater que ce siphonnage flagrant a été effectué à l’aide du formulaire A, au lieu de la voie légale du formulaire M, ce qui équivaut à une violation flagrante de la loi puisqu’elle n’offre aucun rendement financier à notre pays ».

Dans le document publié sur le site internet du journal nigérian NEPTUME PRIME (www.neptuneprime.ng), l’avocat ne se limite pas à la CBN. Des pays africains comme le Congo et le Liberia sont cités comme de « potentiels paradis fiscaux » pour l’homme le plus riche d’Afrique. « Ses actions sans scrupules ont facilité le transfert illégal de fonds pour de prétendus investissements à l’étranger, y compris la prétendue construction d’usines dans des pays comme le Congo et le Liberia. Dans ce dernier pays, les usines promises n’ont jamais été construites », indique-t-il.

À Abuja, au sein de l’administration Tinubu, l’affaire embarrasse et n’est pour le moment pas publiquement évoquée. Début juin 2023, le président nigérian, Bola Tinubu, avait suspendu le gouverneur de la banque centrale, la CBN. Godwin Emefiele, un proche de l’ancien président Muhammadu Buhari, est notamment tenu responsable de la sévère pénurie de cash qui a paralysé l’économie nigériane en début d’année. Une politique monétaire controversée visant à remplacer l’intégralité des billets de banque du pays avait conduit à cette grave crise des liquidités.

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