La ville d’Agadez, souvent appelée la « porte du désert », est à nouveau le point de départ pour de nombreux migrants depuis la récente abrogation d’une loi de 2015 criminalisant le trafic de migrants au Niger. Cette décision, prise en novembre dernier par les autorités militaires, a ravivé ce business en relançant l’économie locale. Mais la sécurité des candidats au voyage n’est pas garantie.
La ville d’Agadez, située dans le nord du Niger, est historiquement connue comme un point de passage clé pour les migrants en route vers le Maghreb et l’Europe. Depuis novembre 2015, une loi avait criminalisé le trafic de migrants, ce qui a mis fin à une activité qui constituait une source de revenus importante pour de nombreux habitants d’Agadez. Cependant, cette loi a été abrogée en novembre 2023 par les autorités militaires, ravivant ainsi le commerce de la migration.
L’abrogation de la loi de 2015 est considérée comme une mesure visant à faciliter le voyage des migrants et à revitaliser l’économie d’Agadez. Cependant, les associations et les autorités locales espèrent également qu’elle permettra de réguler le secteur, afin d’assurer la sécurité des candidats au voyage. Les autorités soulignent la nécessité de guider les personnes vers des routes formelles et d’éviter les itinéraires clandestins qui exposent les migrants à des dangers accrus.
La loi de 2015 avait fait du Niger un partenaire clé de la politique migratoire de l’Union Européenne. Cependant, après le coup d’État du 26 juillet 2023, l’UE a suspendu sa coopération avec le pays. Les autorités militaires au pouvoir ont justifié l’abrogation de la loi en prétextant qu’elle est influencée par “certaines puissances étrangères”. Cette décision a été largement applaudie par la population d’Agadez.