Alors que l’ONU se retire du Mali, la junte au pouvoir à Bamako procède à un remaniement du gouvernement. Malgré l’approbation de la nouvelle Constitution par les Maliens, des critiques émergent quant à la volonté des militaires de maintenir leur emprise sur le pays.
Dans un contexte marqué par le retrait de la mission de l’ONU et l’avis favorable d’une majorité de maliens à la nouvelle Constitution, la junte au pouvoir à Bamako a procédé à un remaniement du gouvernement. Ceux qui occupaient des postes stratégiques tels que le ministère de la Défense, des Affaires étrangères ou de la Justice, ont été reconduits, mais seize nouvelles nominations ont été effectuées, dont treize nouveaux ministres et trois permutations.
Parmi les changements notables dans le remaniement gouvernemental, un représentant emblématique de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), principale alliance d’anciens rebelles dans le nord, quitte le gouvernement. Cette décision survient alors que les tensions sont vives entre la junte et les anciens rebelles, entrainant un climat de méfiance persistant malgré les efforts de réconciliation. En outre, une nouvelle figure militaire fait son entrée au gouvernement : le colonel Assa Badiallo Touré, qui occupera le poste de ministre de la Santé et du Développement social.
La junte, depuis son accession au pouvoir en août 2020, a mis en avant la défense de la souveraineté du Mali comme l’un de ses principaux objectifs. Dans cette optique, elle a déjà rompu les relations avec la France, son ancien partenaire, et s’est tournée politiquement et militairement vers la Russie.
Ce remaniement intervient huit jours après le résultat favorable du référendum sur la nouvelle Constitution, qui a été approuvée par 97 % des voix. Un vote critiqué par certains qui estiment que cette Constitution est conçue pour permettre aux colonels de rester au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue en février 2024. Malgré l’engagement initial de la junte à céder le pouvoir aux civils après les élections, les détracteurs du projet craignent une prolongation de l’emprise militaire sur le pays.
Voici la liste des nouvelles personnes nommées
1-Ministre de l’Education nationale: Amadou SY SAVANE
2- Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Bouréma KANSAYE
3- Ministre des Mines: Amadou KEITA
4- Ministre de la Santé et du Développement social: Colonel Assa Badiallo TOURE
5- Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social: Fassoum COULIBALY
6- Ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne : Abdoul Kassim Ibrahim FOMBA
7- Ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine : Monsieur Messa AG ATTAHER
8- Ministre de l’Agriculture: Lassine DEMBELE
9- Ministre de l’Energie et de l’Eau : Bintou CAMARA
10- Ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle : BAGAYOKO Aminata TRAORE
11- Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : Mariam MAIGA
12- Ministre de l’Industrie et du Commerce: Moussa Alassane DIALLO
13- Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population: Imirane Abdoulaye TOURE
14- Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de l’Assainissement: Mamadou SAMAKE
15- Ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration: Alhamdou AG ILYENE
16- Ministre de l’Elevage et de la Pêche: Youba BA