Le régime militaire au Mali a engagé des poursuites judiciaires à l’encontre du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance de l’opposant Oumar Mariko en exil depuis 2022. Des déclarations faites par le président du parti sur les réseaux sociaux et une lettre adressée au Président turc, Recep Tayyip Erdogan, en sont les raisons.
« La logique actuelle au Mali, c’est “tais-toi ou tu sors'” ou ‘”tais-toi ou tu t’en vas en prison”. Les autorités sur place veulent faire d’Oumar Mariko et du parti SADI une bouchée, nous avaler tous ensemble. Concernant mes propos, j’ai le droit de revendiquer la paix et la justice pour mon pays. Ils veulent essayer de me faire taire définitivement. Ils ne veulent pas que je dise que la guerre au Nord était une guerre inutile. Sans remettre en cause l’accord de paix officiellement, ils se sont engagés dans une guerre. Donc, le fait que je prône la paix, que je montre qu’il est possible de faire la paix sans aller à cette guerre-là, ça les dérange. Et puisqu’ils ont un agenda politique caché, alors mon intervention dérange cet agenda politique. », a confié Oumar Mariko à RFI.
En effet, en novembre 2023, Oumar Mariko, président de SADI, a dénoncé sur les réseaux sociaux, les « crimes de guerre » qu’auraient commis les autorités de transition lors de la défense contre les rebelles du CSP. Un autre élément incriminant est une lettre envoyée par Oumar Mariko au Président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans la même période. Dans cette lettre, Mariko demande à Erdogan de cesser la vente de drones au Mali. Ces déclarations ont attiré l’attention des autorités maliennes qui estiment qu’elles portent « atteinte au crédit des institutions ».
En exil depuis 2022, Oumar Mariko insiste sur le fait que ses déclarations sont faites en son nom personnel et ne devraient pas être attribuées à l’ensemble du parti, dont la direction est assumée par d’autres responsables présents sur le territoire.