La semaine dernière, dans le cercle de Niono, région de Ségou, plusieurs dizaines de personnes ont été exécutées. Les autochtones accusent l’armée malienne et ses partenaires du groupe russe Wagner.
Par Damien K. Konan
Les sources locales jointes par la radio française RFI rapportent que quarante à soixante de personnes ont été tuées entre le mercredi 22 et le vendredi 24 novembre 2023. Des bergers menant paître leurs bêtes, des paysans revenant des champs, ainsi que des femmes, des enfants et des vieillards. Les témoignages font état d’exécutions sommaires sans interrogatoires, de cadavres criblés de balles ou brûlés.
Tous accusent principalement les soldats du groupe Wagner. Certaines sources pointent également la présence des forces armées maliennes (Fama) dans ces descentes, d’autres assurent que des soldats maliens tentent de contenir, un tant soit peu, leurs supplétifs russes.
Dans un message audio diffusé lundi, le Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, a quant à lui fait état de cette série d’exécutions de « civils » attribuées à « l’armée malienne et Wagner ».
Le cercle de Niono est depuis des années un lieu de présence active des jihadistes de la Katiba Macina du Jnim, qui forcent par les armes des villages entiers à suivre leurs règles, mènent des attaques et posent des mines souvent fatales aux patrouilles de l’armée malienne.