Au Mali, une situation alarmante préoccupe les étudiants membres de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), récemment dissoute par les autorités de transition. Une vingtaine de jeunes sont portés disparus. Plusieurs responsables de l’association dissoute ont déjà été interpellés.
Une vingtaine d’étudiants affiliés à l’AEEM ont mystérieusement disparu, depuis environ une semaine. Cette situation survient après la dissolution de l’AEEM par les autorités de transition lors du Conseil des ministres le 13 mars 2024. Certains responsables d’étudiants, se réclamant de la “cellule de crise”, ont vivement contesté cette décision et ont promis de s’y opposer. Une douzaine de responsables et sympathisants de l’AEEM ont été interpellés.
Le porte-parole de ces étudiants a dénoncé la dissolution de l’AEEM à travers un message vidéo viral sur les réseaux sociaux, qualifiant cette mesure de “dribble de soi-même tout en gardant le ballon”. Les proches des disparus expriment leur désarroi et leur incompréhension face à cette situation. Ils pointent du doigt un membre du Conseil national de transition (CNT) comme responsable de ces disparitions.
Une dissolution qui suscite des divisions
La disparition des étudiants et la dissolution de l’AEEM ont suscité des réactions divergentes au sein de la société malienne. Si certains saluent la décision des autorités comme une mesure nécessaire pour restaurer l’ordre et la discipline, d’autres, notamment d’anciens membres de l’association étudiante et des leaders d’opinion, la considèrent comme préjudiciable aux droits des étudiants.
Des arrestations récentes d’étudiants affiliés à l’AEEM par les services de renseignements du Mali ont amplifié les tensions. Les proches des détenus dénoncent des méthodes d’interpellation musclées, avec des témoignages faisant état d’arrestations arbitraires et de harcèlement.
