Ce vendredi 21 juillet 2023, la Cour constitutionnelle du Mali a proclamé les résultats définitifs du référendum sur le projet de Constitution. Avec une écrasante majorité de 96,91 % des voix en faveur du oui, le nouveau texte a été adopté, marquant ainsi un tournant significatif dans l’histoire politique du pays.
Malgré cette adoption écrasante, le taux de participation a été relativement faible, avec seulement 38%. De nombreuses requêtes envoyées devant la Cour constitutionnelle pour contester le déroulement du scrutin ont été rejetées.
Renforcement des pouvoirs présidentiels
La nouvelle Constitution du Mali apporte des changements en matière de répartition des pouvoirs politiques. Le président de la République se voit octroyer des pouvoirs accrus. Désormais, le chef de l’État aura le pouvoir de définir la politique nationale et de prendre la responsabilité de la politique gouvernementale. Cette disposition lui permettra également de saisir directement l’Assemblée nationale.
En plus des pouvoirs présidentiels renforcés, la nouvelle Constitution prévoit également la création d’une deuxième chambre législative, le Sénat. Un autre changement majeur apporté par la nouvelle Constitution, c’est la rétrogradation du français en tant que langue officielle. Alors qu’il occupait une place prépondérante dans les affaires gouvernementales et administratives, le français sera désormais considéré comme la langue de travail. La nouvelle Constitution s’attaque également au phénomène du nomadisme politique, qui a souvent été critiqué pour son impact sur la stabilité du gouvernement et la loyauté des élus envers leur parti. Désormais, tout élu à l’Assemblée nationale qui souhaite rejoindre un autre groupe politique que celui avec lequel il a été élu devra démissionner de son poste.