Le roi d’Ifangni, accompagné de ses proches collaborateurs, était ce 21 mars 2025, en audience au palais des Gouverneurs, à Porto-Novo. Objectif, exprimer le désaccord de la cour royale après le vote de la loi sur la chefferie au Bénin.
« Nous sommes venus pour faire un plaidoyer. Nous voulons que l’histoire du royaume soit mieux connue. Nous travaillons à rassembler des données. Le Président nous a bien reçus. Il nous a expliqué le processus et nous a conseillé de faire vite pour que notre dossier soit prêt. » Ces propos sont un extrait de l’interview accordée par le roi d’Ifangni, sa Majesté Rafiou Adewalé, à la presse parlementaire, à l’issue de l’audience à lui accordée par le Président de l’Assemblée Nationale, Louis Gbèmènou Vlavonou. Sans laisser transparaître son indignation, la délégation de la cour royale d’Ifangni rejette le travail effectué par la commission.
Selon Soumaila Alamou, Conservateur de la tradition, membre de la délégation, le royaume d’Ifangni existait depuis les années 1800 et, depuis sa création à nos jours, dix-huit (18) rois s’y sont succédé. À l’en croire, ce royaume compte cinq (5) lignées royales et trois (3) catégories de notables qui œuvrent pour sa survie. Selon lui, le royaume d’Ifangni remplit toutes les conditions pour être reconnu, pourtant il n’a pas été pris en compte dans le découpage effectué dans la loi n°2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin.
Pour la bonne cause, la délégation ne compte pas s’arrêter sur cette visite. Bientôt, elle introduira, à en croire les propos de Soumaila Alamou, des documents solides et concordants pour soutenir le plaidoyer de la cour royale d’Ifangni.
Comme on peut le constater, l’adoption de la loi n°2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin par les députés de la majorité présidentielle est loin de faire l’unanimité. Après les cours royales de Dékanmè, des peuples Xwla, voici une autre voix discordante qui la conteste. Le royaume d’Ifangni n’est sans doute pas la dernière. Il urge que le Chef de l’État, garant de la souveraineté nationale, renvoie cette loi aux députés pour une relecture, histoire d’approfondir les recherches pour sauvegarder la cohésion nationale.