Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a effectué une visite au Mali et au Burkina Faso, deux des trois États qui ont annoncé leur sortie de la CEDEAO pour former l’Alliance des États du Sahel. Lors de cette visite de « prise de contact » avec ses homologues, le successeur de Macky Sall pose les pas d’un médiateur.
Lors de ses rencontres à Bamako et à Ouagadougou, Bassirou Diomaye Faye a exprimé son optimisme quant à une éventuelle réconciliation entre la CEDEAO et les pays du Sahel. Il a souligné la nécessité de dialoguer et de comprendre les positions de chacun afin de trouver un terrain d’entente. Le président sénégalais a indiqué que l’institution sous régionale est « très malmenée », tout en ajoutant : « Nous ne devons pas nous résigner et dire qu’on ne peut plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres, et les comprendre. Et, à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant ». Faye ne « désespère pas de voir la CEDEAO repartir sur des bases nouvelles qui nous évitent la situation que nous traversons aujourd’hui ». Par ailleurs, le chef d’Etat sénégalais a précisé qu’il n’est « mandaté par aucune instance de la CEDEAO » et qu’il n’est pas arrivé à Bamako et Ouagadougou en tant que « médiateur de la CEDEAO » mais pour une « prise de contact ».
Bassirou Diomaye Faye a été élu sur la promesse de rupture avec l’ancien système. Le chef de l’État prêche le panafricanisme et le souverainisme, des valeurs également défendues par les régimes militaires qui ont pris le pouvoir dans certains pays du Sahel depuis 2020. Cette convergence idéologique pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de coopération entre le Sénégal et les pays du Sahel, qui peuvent déboucher sur la recherche de solutions communes aux défis régionaux.