Le pacte de Paris: un sommet international pour un accord financier mondial

Le pacte de Paris: un sommet international pour un accord financier mondial

Les 22 et 23 juin 2023, se réunissent à Paris tous les acteurs clés qui œuvrent pour des solutions aux défis globaux comme le réchauffement climatique et la disparition de la biodiversité. Pour les pandémies et le retour de la pauvreté extrême, les solutions ne peuvent être que globales. Le dialogue et la solidarité sont les meilleures armes pour éviter que le monde ne se fracture.

Une centaine d’États et plus de 30 organisations internationales; 70 partenaires du secteur privé et les principaux philanthropes avec à la clé plus de 100 chefs d’État et de gouvernement invités et 120 ONG conjuguent leurs efforts pour la préservation de la planète et la lutte contre la pauvreté. En effet, l’état actuel de la coopération entre États n’est pas satisfaisant. Il urge d’établir une synergie d’action pour contrer les défis globaux, le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité et trouver les meilleures armes pour éviter que le monde ne se fracture.

Pourquoi le Pacte de Paris ?

Le Pacte de Paris est un rendez-vous international où tous les acteurs clés sont conviés. Au Cours de ces  deux jours de conclave, il est organisé 6 tables rondes de très haut niveau; une cinquantaine de débats autour des grands enjeux du sommet ; des dialogues directs entre chefs d’État et de gouvernement, responsables d’institutions financières et représentants de la société civile et des initiatives concrètes d’investisseurs de premier plan.

Il est organisé pour restaurer la confiance entre partenaires en traitant les urgences : le surendettement d’une grande partie des pays du Sud, le déblocage des moyens déjà annoncés (100 Mds pour le climat et 100 Mds de transfert de DTS); mobiliser davantage les ressources privées, en créant les conditions de financements massifs; dégager enfin des financements innovants pour éviter de pénaliser les pays privés de ressources propres et augmenter ainsi les ressources concessionnelles disponibles.

Établir un nouveau consensus…

Emmanuel MACRON, Président de la République française a au cours de la cérémonie du lancement orienté le procédé selon lequel les différents partenaires techniques et financiers doivent s’accorder pour une atteinte des objectifs. “Nous frapperons fort, car nous allons tout d’abord établir un nouveau consensus. La lutte contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et la protection de la biodiversité sont étroitement liées. Nous devons donc nous accorder conjointement sur la meilleure façon de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement, sur le montant des investissements, sur la réforme de l’ensemble des infrastructures comme la Banque mondiale, le FMI, les fonds publics et privés, et sur la manière dont il nous faut engager un nouveau processus.” A-t-il affirmé.

Mia MOTTLEY, Première ministre de la Barbade trouve que les réponses apportées par la communauté internationale sont aujourd’hui fragmentées, partielles et insuffisantes. Elle appelle aujourd’hui à une révision profonde du logiciel. “Nous devons construire, ensemble, un système financier international plus réactif, plus juste, et plus solidaire permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique, et de nous rapprocher de l’atteinte des objectifs du développement durable” a-t-elle préconisé.

Les trois changements majeurs

Les résolutions issues de cette rencontre sont multiples et multiformes. Dans le contexte de chocs multisectoriels, avec le risque que les pays en développement prennent des trajectoires divergentes, trois changements majeurs doivent être envisagés : premièrement, un changement d’approche permettant de concilier la protection du climat et de la biodiversité avec les objectifs de développement durable dans toutes les institutions de financement du développement.

En suite, un changement d’échelle en mobilisant l’ensemble des instruments et de des partenaires pour continuer d’avancer suite aux premiers résultats encourageants de l’examen du cadre d’adéquation des fonds propres (CAF), et en dernier ressort, un changement de méthodes pour veiller à ce que les banques multilatérales de développement (BMD) travaillent en symbiose, mais aussi main dans la main avec les autres instruments de développement, et que les fonds pour le climat et l’environnement fonctionnent de manière efficace.

Financements innovants face aux nouveaux enjeux

La fréquence et la gravité croissantes des chocs tels que les phénomènes météorologiques et les pandémies imposent d’adopter une approche globale pour lutter contre la pauvreté, notamment en renforçant la résilience des populations vulnérables. L’idéal serait de faire de la vulnérabilité un critère central de l’accès au financement, que ce soit la fourniture de liquidité d’urgence ou les investissements à long terme visant à accroître la résilience en faveur de l’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets, ainsi que de la prévention des pandémies.

Les pays émergents et en développement deviennent de plus en plus susceptibles de consacrer une plus grande partie de leur marge de manœuvre budgétaire à l ‘accélération de la mise en œuvre de leurs plans nationaux pour la résilience. Trouver des sources innovantes de financement devient donc nécessaire pour subvenir à des besoins toujours plus importants, et à plus forte raison pour les domaines qui ne génèrent pas de sources de revenus par eux-mêmes, comme celui de la riposte face aux pertes et préjudices. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de trouver les bonnes sources de financement, mobiliser les flux financiers de la mondialisation et de repenser les systèmes d’allocations.

Plusieurs mécanismes innovants ouvrent de nouvelles perspectives à explorer : les marchés des crédits carbone, les mécanismes d’assurance, des instruments de la dette tenant mieux compte des aléas, et de nouveaux régimes d’imposition et de contributions prélevées sur les bénéfices de la mondialisation conformément au principe pollueur-payeur. Si ces éléments restent trop marginaux, ils conservent cependant un grand potentiel et pourraient être consolidés et mis en œuvre à grande échelle.

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