Tout le festival de câlins et de sourire auquel nous avons assisté ces derniers jours pourrait nous faire croire qu’entre janvier et mars 2023, il n’y aura plus de vagues d’arrestations, plus de procès iniques et même des morts, parce que les élections seraient enfin ouvertes pour la première fois depuis sept (7) ans.
Mais il n’en sera rien.
L’opposition sera encore exclue si le pouvoir ne parvient pas à la noyauter des candidats qui lui conviennent et à désactiver les candidats les plus légitimes. La machine à exclure est encore en place, plus rodée que jamais.
Sans attendre leurs décrets de bannissement, des gens partiront en exile, d’autres seront enlevés dans la rue ou cueillis dans leurs lits. Les moins chanceux tomberont sous les balles de l’armée, s’ils ne disparaissent pas simplement. À la suite de ses ministres, le président de la république ira expliquer à des médias de connivence que tout ce beau monde n’était que de vulgaires criminels ayant refusé de se conformer aux textes, et patati patata. Il y aura des procès au verdict connu d’avance ou des instructions interminables.
La prochaine assemblée nationale ne sera pas entièrement aux couleurs des partis du président, la sortante était trop grossière pour être reproduite. Mais il s’y aménagera une majorité confortable pour amorcer une nouvelle modification de la constitution, sous prétexte de recherche de solution pour la crise électorale.
Et la nouvelle constitution lui permettra de se maintenir au pouvoir, après avoir fait caresser à Djogbénou un certain rêve présidentiel.
Car derrière la cosmétique faite de deal avec les anciens chefs d’Etat et de spectacle au pied de l’amazone de bronze demeure une doctrine politique immuable : la ruse et la rage. La première annonçant toujours la dernière. C’est comme ça depuis 2016. Et ce n’est pas maintenant que Patrice Talon a besoin de protéger et de consolider son empire financier, qu’il sera comme par magie, pressé de changer, alors que le peuple demeure dans son apathie.
