Le billet d’humeur de Julien Coovi
Dans le brouillard de la polémique qui a éclaté cette semaine entre les partisans du professeur Joël Aïvo et le parti Les Démocrates, il est apparu hier 30 mars 2024, une information-clé qui permet d’élucider la crise. Et elle nous vient des avocats de l’ex-candidat des Démocrates à l’élection présidentielle de 2021. « À notre suite, révèlent les avocats de Réckya Madougou, le président du groupe parlementaire Nourénou ATCHADE ainsi que l’honorable député Kamel WASANGARI ont saisi le garde des Sceaux à l’effet de rendre visite à madame Réckya MADOUGOU sans aucune suite depuis plus de trois (03) mois. »
Il ressort de cette déclaration que non seulement la visite à l’ancienne garde des sceaux était à l’agenda du parti de Boni Yayi depuis plus de 3 mois, mais qu’en plus le parti a faits les démarches administratives qu’il jugeait normales à cet effet.
Le fait que les députés LD n’aient pas fait la même démarche au profit du professeur Joël Aïvo était déjà en soi une faute politique. Qu’en plus, ils aient décidé au dernier moment de débarquer à la prison civile de Cotonou accompagné d’un huissier, soulève des questions légitimes sur la stratégie derrière l’opération. Le passage inopiné à Cotonou n’était-il finalement qu’une simple opération de communication, « un buzz médiatique » comme le dénonce Génération Aïvo ?
On peut comprendre la déception et la colère des partisans du Professeur qui ne croient plus en la sincérité du soutien des Démocrates à leur leader dont ils les accusent d’instrumentaliser la détention. Surtout qu’en plus, l’opération a provoqué des sanctions disciplinaires pour les responsables de la maison d’arrêt de Cotonou qui ont pris sur eux de faciliter la visite, en contravention des consignes fermes qu’ils ont reçues de leur hiérarchie au sujet des prisonniers politiques.