Ce dimanche 29 octobre 2023, Les représentants des communautés Masaï du Kenya et de Tanzanie ont envoyé, une pétition à la Couronne britannique. Le roi Charles III doit arriver lundi à Nairobi pour une visite de quatre jours. Buckingham Palace a annoncé que le souverain évoquerait « les aspects les plus douloureux » de l’histoire britannique au Kenya. Selon les communautés Masaï, la spoliation de leurs terres figure parmi ces aspects les plus douloureux.
Yvonne Biaou (stg)
En 1904 et en 1911, les autorités britanniques ont fait signer aux sages Masaï deux traités, par lesquels ils accordaient leurs terres aux colons, alors que le Kenya n’était encore qu’un protectorat.
Aujourd’hui, Daniel, un des chefs masaï de Narok, au sud-ouest de Nairobi, demande justice : « Ces accords sont entrés en vigueur sans réelle représentation de la communauté Masaï et sans son accord. Cela a mené à la spoliation d’importantes portions des terres de nos ancêtres, à des déplacements de populations et à des défis socio-économiques pour nos communautés. Ce vol de nos terres a chamboulé nos modes de vie, désintégré notre héritage culturel et affaibli nos moyens de subsistance et ceux des générations futures. »
Pour corriger l’histoire, les Masaï ont donc soumis au roi Charles III un certain nombre de requêtes. « Nous n’avons jamais signé les documents de l’indépendance à la maison de Lancaster, et nous aimerions en avoir l’opportunité. Les Masaï de Tanzanie demandent au roi d’exercer son influence sur la Tanzanie pour mettre fin à la spoliation de leurs terres dans le Ngorongoro. Nous demandons à Sa Majesté la reconnaissance des injustices historiques faites aux Masaï. Enfin, nous proposons un plan global de restitution des terres et de compensation » , a expliqué Richard Legyagu, membre du conseil des sages de Samburu, dans le centre du pays.