Si le président Talon se décide enfin à trouver une solution politique à l’impasse dans laquelle se trouve le Bénin, afin de conjurer la déflagration qui s’annonce, Génération Aïvo ne s’y opposera pas.
Dans un discours fort et poignant, tenu hier à Abomey-Calavi, la Déléguée Générale de Génération Aïvo a invité le président de la république à cesser d’avoir peur et à engager le processus de décrispation du climat politique et à travailler à l’apaisement du pays. « Je voudrais vous inviter à expérimenter le dialogue avec vos adversaires », dixit Barkatou Sabi Boun
Mais la date du 14 avril 2024 n’a certainement pas été choisie par hasard. C’est la veille de la commémoration de l’arrestation du professeur Frédéric Joël Aïvo. Et Toutes les coordinations du département de l’Atlantique se sont donné rendez-vous dans la commune d’Abomey-Calavi pour l’installation officielle de leur responsable. À l’occasion, la déléguée générale de ce courant politique formé pour la promotion du projet de Joël Aïvo, a aussi rappelé les raisons pour lesquelles le professeur est en prison. Pour Barkatou Sabi Boun, même si de tous les prétendants au fauteuil présidentiel en 2021, « le Professeur Aïvo était de loin, le candidat le mieux préparé, le candidat le plus crédible » ce n’est pas parce qu’il était candidat à l’élection présidentielle de 2021. « Joël Aïvo est en prison d’abord et avant tout parce qu’il représente pour des millions de Béninois, un espoir. Il est en prison parce que, face à l’arbitraire, face à l’injustice, il ne s’est pas caché derrière son statut d’universitaire et d’expert international. Il s’est dressé au péril de sa vie, et a incarné une voix crédible », souligne-t-elle.
Mais l’élection présidentielle est terminée depuis 3 ans. Il faut en solder les comptes, panser les blessures et travailler à l’apaisement et à la cohésion. « C’est pour ces raisons, insiste-t-elle, que je voudrais appeler le Gouvernement de notre pays à ouvrir (enfin) le chantier du dialogue et de la réconciliation nationale. » Puis elle s’adressera directement au président Talon en ces termes « Je voudrais vous inviter à expérimenter le dialogue avec vos adversaires, à libérer le Professeur Joël Aïvo, Mme Réckya Madougou, ainsi que tous les prisonniers politiques », car fait-elle remarquer, « il est de la responsabilité du chef de l’État de réunir les conditions de l’unité et de la concorde nationale. »
En d’autres termes, si le président Talon se décide enfin à trouver une solution politique à l’impasse dans laquelle se trouve le Bénin afin d’éviter la déflagration qui s’annonce, Génération Aïvo ne s’y opposera pas.
