On les attendait depuis le 31 décembre, c’est finalement le 4 janvier que le professeur Joël Aïvo a publié ses traditionnels vœux à la nation.
« Le fils, le frère, l’ami, le collègue et le compagnon qui a subitement disparu de votre quotidien, vous remercie où que vous soyez, pour votre soutien sans cesse renouvelé, témoigné de diverses manières mais toujours empreint de bienveillance, de fidélité et d’humanité.» C’est par ces mots de gratitude que le Professeur Joël AÏVO a conclu son message de vœux pour la nouvelle année 2024.
Dans un message publié ce matin sur sa page Facebook, l’opposant emprisonné depuis bientôt trois ans, est revenu sur l’épreuve que constitue son emprisonnement pour lui-même, pour sa famille, ses propres, mais aussi pour ses étudiants. « Loin de vous, je tiens le choc grâce à vos prières, à vos bonnes intentions et avec le souvenir de nos débats passés, de nos confrontations manquées » insiste-t-il avec un brin de nostalgie.
Mais malgré cette épreuve, le professeur dit garder une foi inébranlable dans le triomphe de ses idées. « Malgré ce temps qui me traverse, écrit-il, je passe chaque jour de ces années de détention comme des années de sacrifice de ma vie pour mes idées, ma patrie et pour le triomphe inéluctable des idéaux pour lesquels, contre vents et marrées, nous nous battons.»
Ardent défenseur de la démocratie et de l’état de droit, le professeur Joël Aïvo s’oppose depuis plus de 6 ans à ce qu’il considère comme une mise à sac des aspirations démocratiques du Bénin par le régime du président Patrice Talon. Après avoir combattu les différents projets de réforme constitutionnelle entrepris entre 2017 et 2019, et dénoncé l’exclusion de l’opposition des législatives de 2019, le professeur de droit constitutionnel a décidé de descendre dans l’arène politique pour tenté de se présenter à l’ection présidentielle de 2021. Sans surprise, candidature a été rejetée par le nouveau système électoral mis en place par le régime. Quelques semaines plus tard, il est arrêté, accusé de tentative de coup d’état et condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
C’est donc depuis la prison civile de Cotonou où il pure sa peine qu’il a adressé son message d’espoir à ses partisans et au peuple béninois tout entier : « Par-dessus tout, je garde la foi ardente de vous retrouver bientôt, tôt ou tard, pour les défis du futur», écrit-il.