Réunis du 22 au 24 août en Afrique du Sud, les BRICS vont accueillir six nouveaux pays au sein de leur bloc à partir du 1er janvier 2024, Il s’agit de l’Argentine, de l’Égypte, de l’Iran, de l’Éthiopie, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Ils rejoindront le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et de l’Afrique du Sud qui avaient décidé en 2009 de créer un bloc économique et diplomatique alternatif à celui du G7.
Bernardin Anato
Réactions enthousiastes
À l’issue du sommet, les dirigeants des pays concernés ont exprimé leur satisfaction. « Avec ce sommet, nous entamons un nouveau chapitre », s’est d’abord félicité le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors d’une conférence de presse conjointe des dirigeants des cinq nations qui composent actuellement le bloc
L’Iran s’est félicité du « succès stratégique » de cette adhésion pour sa politique étrangère. Quant à l’Éthiopie elle considère, par la voix de son Premier Ministre Abiy Ahmed, son adhésion comme un “moment fort” pour le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.
Négociations âpres
Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du “club des cinq”, qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe, cet engouement montre l’influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale. Mais la question de l’expansion du groupe n’était pas acquise au départ. Le club des 5 a dû s’accorder sur le choix stratégique des nouveaux entrants. La Chine, poids lourd comptant pour environ 70 % du PIB du groupe, était clairement en faveur d’une expansion. Tandis que l’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois, avait des réserves. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait rappelé qu’un “consensus” sur les modalités devrait être trouvé. Selon les observateurs, le Brésil craignait également qu’une expansion ne “dilue” son influence mondiale et au sein du bloc.
Bien que cette nouvelle organisation internationale ait clairement affiché son ambition de contrebalancer l’hégémonie des Etats-Unis à travers le G7, Washington a affirmé ne pas voir dans les Brics de futurs “rivaux géopolitiques”, assurant vouloir maintenir de “solides relations” avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud.