Deuil au Niger : Hama Amadou : Une figure de la politique nigérienne s’est éteinte.

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Hama Amadou, une figure emblématique de la politique nigérienne, a marqué de son empreinte l’histoire contemporaine du Niger. Né en 1950 à Youri, il s’est éteint le mercredi 23 octobre 2024 à l’âge de 74 ans à l’hôpital général de référence de Niamey. Son parcours, riche en rebondissements, a été jalonné de hauts postes, de combats politiques et de controverses. Il a consacré sa vie à la politique, luttant pour la démocratie et les réformes. Sa capacité à naviguer dans un paysage politique complexe témoigne de sa détermination et de son leadership. Avec sa disparition, le Niger perd un de ses leaders les plus influents. Hama Amadou laisse un héritage qui continuera d’inspirer les futures générations de politiciens et de citoyens. Retour sur sa vie politique.

Un début de carrière prometteur

Hama Amadou a d’abord brillé dans la fonction publique. Diplômé de l’École nationale d’administration du Niger, il a commencé sa carrière en 1971 comme contrôleur des douanes. Son ascension a été rapide : il a occupé des postes de sous-préfet et de directeur général de l’Office de radiodiffusion-télévision du Niger (ORTN) avant de devenir en 1988 président du conseil militaire suprême du Niger par intérim.

L’ouverture à la démocratie et les débuts en politique

Dans les années 1990, Hama Amadou s’est engagé en politique. Il devient secrétaire général du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) et participe activement à la conférence nationale souveraine qui a marqué le début de la démocratisation au Niger. Élu député en 1993, il a rapidement gravi les échelons pour devenir Premier ministre à deux reprises, d’abord sous Mahamane Ousmane de 1995 à 1996, puis sous Mamadou Tandja de 2000 à 2007.

Une figure de l’opposition

Après sa première période de Premier ministre, Amadou se retrouve dans l’opposition suite à un coup d’État. Sa ténacité et son charisme lui permettent de rester un acteur clé, même face aux défis politiques et judiciaires. En 2011, il est élu président de l’Assemblée nationale, renforçant son influence sur les institutions parlementaires. Il restera à ce poste jusqu’en 2013. Pendant cette période, il joue un rôle central dans le renforcement des institutions parlementaires du Niger et devient une figure respectée de la politique nationale.

Les défis et les controverses

Malgré son succès, la carrière d’Amadou a été marquée par des controverses. En 2008, il est arrêté pour des accusations de détournement de fonds, qu’il qualifie de complot politique. Exclu du MNSD pendant son incarcération, il crée un nouveau parti, le Moden FA Lumana, en 2010, et se positionne comme l’un des principaux opposants à Mahamadou Issoufou.

Son retour à la vie politique a été tumultueux, marqué par des accusations de trafic de bébés, qui ont mené à une incarcération et à une fuite à l’étranger. Malgré ces défis, il n’a jamais abandonné son désir d’influence politique.

Ses problèmes de santé ont provoqué son retrait progressif de la vie publique, mais Hama Amadou demeurait une figure incontournable. Sa capacité à diriger et à influencer les décisions nationales a solidifié son héritage politique.

Incarcéré à la prison de Filingué et accusé de « propagande régionaliste », de « complicité de dégradation de biens » et d’« incitation à la violence et à la haine ethnique », après la présidentielle de 2020, Amadou obtient l’autorisation de partir en France pour y être soigné en avril 2021. Il est rentré au Niger en septembre après le coup d’État de juillet 2023.

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