20 septembre 2024

Haïti : « Barbecue », le cauchemar des Haïtiens et de Ariel Henry !

Haïti : « Barbecue », le cauchemar des Haïtiens et de Ariel Henry !

Plongé dans une profonde crise politique depuis l’assassinat de son Président Jovenel Moïse, en 2021, Haïti est désormais confrontée à une menace de guerre civile. Jimmy Chérizier, ancien policier surnommé « Barbecue », à la tête de plusieurs gangs, réclame la démission du Premier Ministre Ariel Henry et sème la terreur dans le pays.

Par Coffi Eganhoui

A 46 ans, Barbecue est l’homme le plus craint des Haïtiens, ces dernières années, et la bête noire du Premier Ministre Ariel Henry désigné à la tête du pays après la mort du Président Jovenel Moïse. Depuis 2020, différents gangs s’affrontent pour le contrôle de la capitale, Port-au-Prince. Mais le plus en vue est le « G-9 et famille » que dirige Jimmy Chérizier. Face à la presse le mardi 05 mars 2024, il menace de semer le chaos dans le pays tant que le Premier Ministre sera à la tête du gouvernement. « Si Ariel Henry ne démissionne pas, si la communauté internationale continue à le soutenir, nous nous dirigeons tout droit vers une guerre civile qui débouchera sur un génocide », a laissé entendre l’ex-policier haïtien.

Pour atteindre son but qui est de prendre le contrôle du pays, Barbecue et son alliance G-9 et Famille commettent des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité d’Haïti. Meurtres, vols, extorsions, viols, assassinats ciblés, trafics de drogues, enlèvements et incendies criminels. Ce sont là des crimes dont un comité d’experts de l’ONU l’accuse. Ces actes criminels au contraire, affirme le chef de gang, visent à rétablir la paix dans le pays et l’égalité entre les classes bourgeoises et les quartiers populaires de la capitale. « Nous nous battons pour une autre société, une autre Haïti qui n’est pas réservée aux 5 % de personnes qui détiennent toutes les richesses, mais une nouvelle Haïti où tout le monde peut avoir de la nourriture et de l’eau potable, une maison décente pour vivre, une autre Haïti où nous n’avons pas besoin de quitter le pays », se défendait Jimmy Chérizier sur Al Jazeera en 2021 avant d’ajouter mardi dernier qu’« il n’est pas question qu’un petit groupe de riches vivant dans de grands hôtels décide du sort des habitants des quartiers populaires ».

Avec le G-9 et Famille qui compte au moins 1000 hommes, Jimmy Chérizier est à l’origine de plusieurs massacres humains en Haïti. L’un de ses modes opératoires privilégiés serait de brûler les maisons de ses victimes avec leurs corps, d’où lui serait venue le surnom de « Barbecue ». En 2018, alors qu’il faisait toujours partie de l’effectif de la police, il participa au massacre d’au moins 70 personnes dans le quartier de La Saline à Port-au-Prince. Sur le plan politique, depuis 2021, il rend le pays ingouvernable au Premier Ministre Ariel Henry qui devrait conduire la transition et organiser l’élection d’un nouveau Président. Sous le coup de plusieurs sanctions de l’UNU, notamment l’interdiction de voyage et le gel de ses avoirs, Jimmy Chérizier dirige l’un des principaux groupes armés que doit combattre la force internationale dirigée par le Kenya. Barbecue s’oppose à son arrivée et profère des menaces.

Par ailleurs, l’arrivée de cette force internationale reste mitigée avec l’incertitude de la situation dans le pays. Le gang de Jimmy Chérizier contrôle plusieurs industries pétrolières et des infrastructures de transport. La crainte du gouvernement est qu’il n’arrive à envahir l’aéroport du pays, ce qui rendrait impossible “le débarquement” de la force internationale.

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