Le président de la transition en Guinée Conakry, Mamadi Doumbouya, a dissout, ce lundi 19 février 2024, le gouvernement en place depuis juillet 2022. Cette décision annoncée par le porte-parole du régime militaire, le général Amara Camara, sur la page Facebook de la présidence, suscite de nombreuses interrogations quant à ses motivations.
Cette annonce survient sans qu’aucune raison officielle ne soit donnée. De plus, aucune date n’a été fixée pour la formation d’un nouveau gouvernement. En attendant, « la gestion des affaires courantes sera assurée par les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement », indique le décret lu à la télévision nationale par le Général de brigade Amara Camara.
Plusieurs mesures sont prises contre les membres du gouvernement dissout. Il s’agit de la restitution des véhicules de service et d’escorte au Garage du Gouvernement sans délai, le gel de leurs comptes bancaires, la restitution de tous les documents de voyage au Secrétariat Général de la Présidence, la remise des cachets aux intérimaires désignés et la démobilisation de tous les gardes du corps et aides de camp.
La junte militaire, au pouvoir depuis septembre 2021, avait précédemment indiqué son intention de céder le pouvoir à des civils élus d’ici fin 2024, sous réserve de mener des réformes profondes. Cependant, cette dissolution gouvernementale intervient dans un contexte où la répression politique s’intensifie, avec l’arrestation de dirigeants de l’opposition et des restrictions sévères sur les manifestations et l’accès à Internet.
Les critiques fusent de partout, notamment de la part de l’opposition, qui dénonce la conduite autoritaire et exclusive du pays par le régime en place.
