C’est la désillusion totale pour l’ex-première dame du Gabon, Sylvia Bongo. Depuis le coup d’Etat d’août 2023, plus rien ne va pour elle. Celle qui était considérée comme la femme la plus puissante du Gabon du fait de « l’influence » qu’elle exerçait sur son mari, alors président de la République, a vu ses privilèges s’effondrer depuis la nuit du 30 août dernier. Du sommet du pouvoir, l’ex-première dame se retrouve en prison.
Epouse d’Ali Bongo, « héritier » du pouvoir présidentiel depuis 2009 au Gabon, Sylvia Bongo était l’une des figures les plus importantes du pays. Et elle comptait bien l’être encore davantage avec la réélection controversée de son époux à la tête du pays. Sauf que cette fois-ci, les choses ont tourné au vinaigre. La nuit même de la proclamation de la victoire de son mari à l’issue de la présidentielle du 26 août 2023, les militaires ont renversé le pouvoir d’Ali Bongo.
Le nouveau régime militaire accuse Sylvia Bongo et son fils, Noureddine valentin Bongo, d’avoir manipulé Ali Bongo, affaibli par les séquelles d’un AVC en 2018, et d’avoir exercé de facto le pouvoir du pays pendant cinq ans. Cette accusation a été étayée par des preuves, notamment des falsifications de la signature présidentielle.
Sylvia Bongo est poursuivie pour plusieurs chefs d’accusation, dont le blanchiment de capitaux et faux et usage de faux en écriture publique. Elle a été incarcérée à la prison centrale de Libreville depuis le 11 octobre. Cela marque une rapide descente aux enfers pour l’ancienne Première Dame. Elle avait déjà été en résidence surveillée depuis le coup d’État d’août.
Quelques heures avant son incarcération le 11 octobre dernier, le Tribunal spécial de Libreville a organisé un face-à-face entre Sylvia Bongo et Brice Laccruche Alihanga, autrefois puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo, en prison depuis 2020. Il avait été condamné à cinq ans de prison ferme, pour corruption et obtention de document administratif sur la base d’une fausse déclaration. Des images de cette confrontation entre Sylvia Bongo et Brice Laccruche Alihanga largement partagées par les médias gabonais, n’ont pas trahi la stupéfaction de Sylvia Bongo. L’épouse du président déchu semble ne pas réaliser le changement la perte de ses privilèges. Elle se retrouve en prison où elle devra passer 10 jours environ, avant de comparaitre à nouveau devant les juges. Avec les accusations qui pèsent sur elle, l’ex-première dame risque de lourdes peines de prison.