Fait inédit à l’aéroport de Vatry, en France. Un Airbus A340 qui assurait une liaison Dubaï-Nicaragua est cloué au sol, avec ses 303 passagers, du jeudi 21 au lundi 25 décembre 2023. À l’origine de cet incident, un « signalement anonyme » de traite d’humains dont la cible serait plusieurs Indiens qui étaient à bord de l’appareil. Un impressionnant dispositif juridique est déployé et les passagers ont été écoutés par la justice.
L’avion qui doit se rendre à Managua, la capitale du Nicaragua, avait atterri à Vatry, à 150 km de Paris, jeudi dans l’après-midi pour une pose technique en vue de recharger du carburant. Mais l’appareil n’a plus été autorisé à décoller, car les autorités le soupçonnaient d’être employé dans une entreprise d’immigration clandestine. Selon le parquet de Paris, les 303 indiens qui étaient à bord sont « susceptibles d’être victimes de traite des êtres humains » en bande organisée. Ils seraient en train d’être transportés en Amérique centrale afin d’immigrer clandestinement aux États-Unis ou au Canada par la suite, estiment les autorités françaises.
Les enquêtes aussitôt ouvertes ont permis la garde à vue de deux des passagers qui étaient suspectés d’être les passeurs. Plusieurs juges des libertés et de la détention sont aussitôt mobilisés dans un bâtiment de l’aérogare pour auditionner l’ensemble des passagers. Auditions à l’issue desquelles les deux mis en cause ont été relâchés et ne seront pas mis en examen. L’avion a finalement été autorisé à décoller le lundi 25 décembre, jour de Noël, avec 26 passagers en moins. On apprend que ces derniers auraient formulé des demandes d’asile qui sont en cours d’examen. Les deux présumés passeurs, quant à eux, sont remontés à bord de l’avion.