Ce jeudi 07 décembre 2023, AMENESTY International a procédé au lancement du rapport « Chassés pour planter les cocotiers, expulsions forcées pour le tourisme et l’aménagement du Littoral au Bénin » à travers une conférence de presse qui s’est tenue à Cotonou. Le rapport présenté fait l’état des lieux de la délocalisation des foyers effectuée par l’État dans le cadre de la réalisation des projets d’aménagement en cours dans la commune de Cotonou et environ.
Anges Djomaki (Stg)
Trois principaux responsables d’AMNESTY International ont animé la conférence de presse de ce jeudi 07 décembre. Il s’agit de Fabien Offner, chercheur principal sur le Bénin ; Samira Daoud, directrice régionale d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et Dieudonné Dagbéto, directeur exécutif d’AMNESTY International au Bénin.
Selon Samira Daoud, le rapport présenté n’a pas pour objectif « de critiquer le fait d’aménager le territoire où de développer le pays » mais il vise à vérifier le cadre juridique des expulsions des habitants des zones concernées. Le rapport « chassés pour planter des cocotiers, expulsions forcées pour le tourisme et l’aménagement du Littoral au Bénin » est subdivisé en trois parties distinctes, a confié Fabien Offner lors de la conférence de presse. Il s’agit de l’état des lieux avant, pendant et après les expulsions. Le chercheur principal sur le Bénin dénonce un manque d’accès aux informations et documents, enregistré de la part des autorités béninoises. Selon lui, plusieurs milliers de familles ont été affectées par les opérations de déguerpissement.
Amnesty international a énuméré plusieurs limites et insuffisances aux conditions dans lesquelles sont effectuées les expulsions. Il déplore les délais extrêmement courts et insuffisants qui ne permettent pas aux gens de mieux se préparer aux expulsions, des personnes blessées lors des expulsions forcées, une indemnisation insuffisante accordée aux personnes expulsées et d’autres qui n’en ont pas reçu du tout. D’après les propos de Fabien Offner, « “libération” et “déguerpissement” sont des mots assez doux » pour décrire ces situations plutôt violentes.
Afin de pallier ces problèmes, AMNESTY international a effectué des recommandations aux autorités en charge des projets dans son rapport. Il s’agit entre autres de prendre des mesures urgentes d’indemnisation et de réinstallation en conformité avec les normes internationales de protection des droits de l’homme, mettre en place un comité d’enquête chargé de vérifier l’effectivité des indemnisations accordées aux personnes expulsées et s’assurer que les opérations d’expulsion soient déclarées à l’avance pour permettre aux riverains de prendre les dispositions nécessaires.
Outre les recommandations effectuées, AMNESTY international promet de continuer les plaidoyers avec les autorités afin d’améliorer les conditions d’expulsions des personnes et de leurs biens au Bénin. Il prévoit également de mener une grande campagne l’an prochain pour maximiser la communication autour des dispositions à prendre désormais en ce qui concerne les expulsions. Samira Daoud n’a pas manqué de préciser que les autorités béninoises rencontrées se sont montrées « ouvertes aux recommandations et disposées à agir en conséquence ».