La région de Valence, située au sud-est de l’Espagne, vit sous une catastrophe naturelle depuis hier. Une catastrophe due à des inondations occasionnées par des pluies torrentielles qui ont causé, à l’heure où nous rédigions cet article, la mort d’au moins 62 personnes. Un bilan, sommes toutes, provisoire selon les services de secours.
Au moins 62 personnes ont péri dans les inondations dramatiques qui ont dévasté dans la soirée du mardi la région de Valence, selon un bilan provisoire des services de secours, divulgué ce mercredi 30 octobre.
La région de Valence est pratiquement coupée du reste du pays depuis ce mardi 29 octobre ; ceci, suite aux inondations dues aux pluies diluviennes qui ont arrosé la région. Selon des témoins, certains villages sont inaccessibles. On dénombre déjà dans la nuit du mardi à l’aube de ce mercredi, à en croire les services de secours dépêchés sur place, un bilan d’au moins 62 pertes en vies humaines. « Nous faisons face à une situation sans précédent, que personne n’a encore jamais vue », a déclaré le président du gouvernement régional de la communauté de Valence, Carlos Monzón. Dans la foulée, le roi d’Espagne Felipe VI n’est pas resté insensible à la situation. Il dit être « dévasté » sur le réseau social X, assurant apporter tout le soutien nécessaire aux proches des victimes.
Au stade actuel des opérations de secours, des stations de radio et les chaînes de télévision ont reçu des centaines d’appels à l’aide de la part d’habitants bloqués dans les zones inondées, alors que les services d’urgence ne parvenaient pas à rejoindre toutes les zones sinistrées. Plusieurs dizaines de vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des personnes retenues prisonnières des eaux. Certains d’entre ces gens s’accrochant à des arbres pour éviter d’être emportés par le courant rapide des flots. « Heureusement pour moi, ça s’est bien passé mais après tous les camions sont tombés par terre et on ne pouvait pas passer et ils sont laissés pour passer les voitures. Deux heures plus tard, ils ont laissé passer les voitures, on est arrivé au rond-point. Là, l’eau a commencé à beaucoup monter. Finalement, avec la voiture, on est partis dans une autre direction pour monter dans une zone plus élevée. On avait décidé de rester là-bas, passer la nuit là-bas dans la voiture. On a attendu ce matin parce qu’on ne savait pas si dans la nuit, ce serait pire ou pas. Heureusement pour moi, ce n’était pas beaucoup. Dans les lycées où je travaille, il y a beaucoup de monde et on ne trouve pas toutes les personnes donc c’est un petit peu difficile pour tout le monde ici quand même », a témoigné un professeur de sports dans un lycée de Benetusser, près de Valence, témoin de la catastrophe, au micro de Julien Chavanne, un correspondant de la Rfi.
Une cellule de crise pour assistance
Selon la Radio France Internationale (Rfi), le gouvernement central a mis en place une cellule de crise, qui s’est réunie pour la première fois dans la soirée du mardi, quelques heures après le début de ces inondations. L’on apprend aussi l’envoi dans cette région sinistrée, d’une unité de l’armée spécialisée dans les opérations de sauvetage. Cette cellule de crise devrait, selon toute vraisemblance, se réunir ce jour, sous la présidence du Premier ministre, de retour d’une visite officielle en Inde. « Je suis avec inquiétude les informations sur les personnes disparues et les dégâts causés par la tempête ces dernières heures », a déploré Pedro Sánchez, sur son compte X, invitant la population à suivre les conseils des autorités et des services de secours.
Pour le moment, la mairie de Valence a annoncé que toutes les écoles sont restées fermées ce mercredi 30 octobre, de même que les jardins publics. Aussi, tous les événements sportifs sont annulés. Douze vols qui devaient atterrir à l’aéroport de cette région du Sud-est, ont été détournés vers d’autres villes d’Espagne en raison des fortes pluies et des vents violents, a indiqué une source de l’opérateur aéroportuaire espagnol Aena. Dix autres vols qui devaient partir ou arriver à l’aéroport ont été annulés. Le transport ferroviaire entre Madrid et Valence est également interrompu.
Un phénomène d’une intensité historique
Selon plusieurs sources, il s’agit des inondations les plus dramatiques depuis août 1996 en Espagne. Cette catastrophe naturelle trame avec les avertissements des scientifiques qui ont prévu que les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et les tempêtes seront à la fois de plus en plus fréquents, de plus en plus longs et de plus en plus intenses en raison du changement climatique.
En attendant, selon l’agence météorologique nationale Aemet, une alerte rouge a été déclarée dans la région de Valence et le deuxième niveau d’alerte le plus élevé déclenché dans certaines parties de l’Andalousie, prévenant que les pluies allaient se poursuivre au moins jusqu’à ce jeudi 31 octobre.
Faut-il le signaler, la région de Valence et la côte méditerranéenne espagnole en général subissent régulièrement, en automne, le phénomène météorologique de la « gota fria » (la « goutte froide »). Une certaine dépression isolée en haute altitude qui provoque des pluies soudaines et extrêmement violentes, parfois pendant plusieurs jours. Une certaine étude scientifique annonce un genre de réplique contraire à cette même région. En effet, elle prévoit une période de sécheresse qui provoquera des incendies dévastateurs.
Un deuil national de trois (3) jours a été décrété.