Dans le cadre de la 6e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde de Football 2026, les Guépards du Bénin affronteront ce mardi 25 mars, au stade Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire, les Bafana-Bafana de l’Afrique du Sud. Même si cet adversaire n’est pas une foudre de guerre, le sélectionneur Gernot Rohr, quoiqu’optimiste, releve certaines difficultés rencontrées par ses poulains.
Après s’être confrontés aux Warriors du Zimbabwe le samedi dernier, à Durban, les Guépards retrouvent la terre ivoirienne qui les accueille depuis quelques mois, en raison du déclassement du stade Général Mathieu Kérékou. Si la prestation de la sélection béninoise a inquiété beaucoup de férus du cuir rond, le match de ce mardi face à un adversaire plus coriace, suscite déjà des critiques.
Lors de sa conférence de presse d’après match, le sélectionneur franco-allemand, Gernot Rohr, se veut toujours optimiste. « Tout est entre nos mains pour toujours penser à ce grand rêve qui est d’aller à la Coupe du Monde ». Mieux, à la veille de cette 6e journée, il a tablé sur son bilan depuis son avènement à la tête de la sélection nationale. Il n’a pas hésité à mettre en avant la solidité et la progression des Guépards dans ces éliminatoires. « Nous restons sur quatre matchs consécutifs sans défaite », s’est-il réconforté, insistant ainsi sur la position occupée par le Bénin, 2e avec 8 points derrière l’Afrique du Sud. « On a une immense chance de jouer la première place. Qui aurait cru ça ? », a conclu Gernot Rohr.
Des difficultés à surmonter pour concrétiser le rêve
Une chose est d’avoir une vision, l’autre est de disposer des moyens nécessaires pour la concrétiser. Aujourd’hui, Gernot Rohr est confronté à ce que beaucoup de ses prédécesseurs avaient vécu. Et c’est sans ménagement qu’il l’a souligné lors de sa conférence de presse : « C’était difficile pour les remplaçants de rentrer dans un tel combat. C’était tellement chaud que quand vous êtes au dehors et vous devez rentrer dans ce combat, ce n’est pas facile, pas facile du tout. Mais les quatre qui sont rentrés, surtout Tamimou, pas facile de rentrer derrière contre une équipe comme ça qui court après un score, qui domine, qui a son public qui pousse, et qui est sur une bonne lancée, il (Tamimou) a fait une très bonne rentrée […] Donc, on ne parle pas que de ceux qui ont peut-être fait une rentrée un peu moyenne, mais on voit aussi ceux qui ont fait une bonne rentrée », avait-il fait remarquer.
Faut-il le rappeler, le Bénin qui menait la danse 2 buts à 0, a été désillusionné par un coriace Zimbabwe qui s’est imposé avec un nul. Selon le sélectionneur franco-allemand, la prestation de ses protégés s’explique par le manque de temps de jeu des joueurs dans leurs clubs respectifs. Il a touché du doigt ce que la plupart des observateurs du football béninois pensent tout bas. « En première mi-temps, c’était pas mal. Je trouve qu’on était bien en place quand on a dominé le match et que la blessure de Moumini (il ne faut pas oublier) a quand même un peu déstabilisé la défense. Moumini qui a une blessure à la cuisse, a reçu un choc et donc il a dû sortir. Je trouve que Tamimou a fait une bonne rentrée. Kiki n’a pas assez de compétition dans son club, on le sait. On l’a vu, malheureusement, je pense que vous l’avez vu comme moi. Il est en manque de rythme. C’est pour ça qu’il a été sorti et que le jeune Sankamao est rentré. Voilà ça ! C’est malheureusement le fait que beaucoup de nos joueurs, même Steve, physiquement, ont souffert parce qu’ils n’ont pas de temps de jeu dans leurs clubs. C’est toujours l’éternel problème. On n’a pas de joueurs dans des clubs au niveau qui jouent régulièrement ».
« On peut rêver parce qu’on a un groupe qui fait le boulot ensemble collectivement. Mais quand vous voyez les joueurs un par un, il y en a beaucoup qui sont en difficulté, qui ne jouent pas assez dans leurs clubs, même Andreas. Pourtant, il a tenu 90 minutes. Il n’a pas assez de temps de jeu encore. Donc, c’est pas facile pourcertains qui ont fait le carême. Il ne faut pas oublier que j’avais cinq joueurs qui ont fait le carême, sauf aujourd’hui, jour du match. Donc ça aussi, je pense que physiquement, ça a contribué à plonger en deuxième mi-temps ». Ces propos, venant de Gernot Rohr, sont loin d’être une capitulation ou un aveu d’échec. Le sélectionneur a préféré regarder la réalité en face avant d’affronter les Bafana-Bafana d’Afrique du Sud. Gernot Rohrsemble avoir tiré des leçons de la 5ejournée et dispose déjà de la clé du match face aux Sud-Africains. « On a appris de nos erreurs de concentration, comme sur le deuxième but encaissé. Il faudra mieux défendre et être plus efficace devant les buts », s’est-il exprimé.