L’aboutissement heureux que connaît le processus électoral au Liberia ne laisse pas indifférent le politologue béninois Boni Richard Ouorou. À travers une déclaration publiée sur ses plateformes digitales, il salut la décision du président sortant Georges Weah qui a décidé de se conformer au verdict des urnes en reconnaissant sa propre défaite. À en croire l’acteur politique béninois, il s’agit d’une leçon de démocratie, mais aussi un exemple de transmission pacifique et d’alternance au pouvoir qui doit inspirer le Bénin qui avance peu à peu vers l’organisation des élections générales en 2026. Au-delà du Bénin, Richard Ouorou souhaite que le cas libérien fasse école dans l’ensemble des autres pays africains.
Lire ci-dessous l’intégralité de sa déclaration :
Terrien,ne,s Bonjour!
L’élection libérienne et le résultat du scrutin font l’actualité internationale et subséquemment africaine pour une raison, le président sortant a commis un acte démocratique qui retient l’attention du monde entier et porte des leçons pour le reste de l’Afrique. L’acte du président sortant du Libéria, qui a gracieusement concédé la victoire à son adversaire avant même le décompte complet des votes, représente un jalon significatif dans le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest. Cela offre une leçon précieuse non seulement aux pays d’Afrique de l’Ouest qui ont été aux prises avec des crises démocratiques et électorales au cours de la dernière décennie, mais aussi au Bénin, qui se prépare à une élection générale en 2026.
Premièrement, le geste du président du Libéria est une démonstration de respect pour le processus démocratique. Cela met en évidence l’importance de la reconnaissance des résultats électoraux, même si ceux-ci ne sont pas favorables. C’est un signal fort que le respect pour le processus démocratique doit prévaloir sur les ambitions personnelles ou partisanes. Pour des pays comme le Bénin, où la situation démocratique est jugée fragile et où subsiste un flou autour du départ ou non du président actuel à la fin de son mandat, cette leçon est particulièrement pertinente.
Deuxièmement, ce geste souligne l’importance du respect des limites de mandat. En acceptant de quitter le pouvoir, le président du Libéria a démontré que les limites de mandat ne sont pas de simples formalités constitutionnelles, mais des outils essentiels pour garantir le renouvellement du leadership et prévenir la stagnation politique. C’est une leçon que les dirigeants du Bénin et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest devraient prendre à cœur.
Enfin, la concession gracieuse de la défaite par le président du Libéria met en lumière l’importance de la transition pacifique du pouvoir. Dans une région où les élections sont souvent marquées par des violences et des conflits, ce geste envoie un message fort sur la possibilité d’une alternance pacifique au pouvoir. C’est un rappel que les élections ne devraient pas être des sources de conflits, mais des occasions de renouvellement démocratique.
En somme, alors que le Bénin et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest se préparent à des élections futures, ils feraient bien de prendre exemple sur George Weha président sortant du Libéria. La reconnaissance des résultats électoraux, le respect des limites de mandat et la transition pacifique du pouvoir sont des principes démocratiques fondamentaux qui doivent être respectés pour garantir la stabilité et le renouvellement démocratique.
En ce sens, le renouvellement du leadership est vital pour le dynamisme et la santé d’une démocratie. Il permet une diversité d’idées, favorise l’innovation et assure que les dirigeants restent responsables envers le peuple. Par contre, l’absence de renouvellement peut conduire à une stagnation politique, économique et sociale, voire à une dérive autoritaire.
En premier lieu, le renouvellement du leadership permet l’infusion de nouvelles perspectives et idées dans le processus politique. Les dirigeants qui restent au pouvoir pendant de longues périodes peuvent devenir complaisants ou incapables de s’adapter à de nouvelles réalités ou défis. De nouveaux dirigeants apportent souvent de nouvelles approches et peuvent être plus disposés à innover et à prendre des risques.
Ensuite, le renouvellement du leadership favorise également la responsabilité. Dans une démocratie, les dirigeants doivent rendre des comptes à leurs électeurs. Cependant, lorsqu’un dirigeant reste au pouvoir pendant une longue période, il peut manipuler le système à son avantage pour éviter d’être tenu responsable. Un renouvellement régulier du leadership assure que les dirigeants ne peuvent pas se soustraire à la responsabilité indéfiniment.
Enfin, le renouvellement du leadership aide à prévenir la stagnation politique. Lorsqu’un dirigeant reste au pouvoir pendant une longue période, il peut y avoir une résistance au changement et une stagnation des politiques. Cela peut entraver le progrès social et économique et conduire à une insatisfaction et à une instabilité politiques.
Cependant, il est important de noter que le renouvellement du leadership ne doit pas être forcé, mais doit se produire naturellement à travers des élections libres et équitables. Les tentatives de forcer le renouvellement du leadership par des moyens non démocratiques, en forçant et en imposant à sa succession un complice ou tout autre proche, peuvent conduire à des conflits et à une instabilité.
En clair, le renouvellement du leadership est essentiel pour une démocratie saine et dynamique. Il favorise l’innovation, la responsabilité et prévient la stagnation politique. Les pays qui cherchent à renforcer leur démocratie devraient encourager le renouvellement du leadership et s’assurer que leurs systèmes politiques permettent une transition pacifique du pouvoir.
Prenez soin de vous et passez une bonne semaine.
Issa Boni Richard Ouorou